Du 25 novembre au 6 décembre, le Comité québécois femmes et développement (CQFD) de l’AQOCI lance une campagne de sensibilisation sur les médias sociaux pour les 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes.
Pour l’édition 2024, notre campagne Ce qu’il faut défendre (CQFD) porte sur la participation citoyenne comme étant une solution pour mieux protéger les femmes contre la violence. En effet, selon ONU Femmes, la présence d’un mouvement féministe fort et autonome dans une société serait le facteur le plus important pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles.
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#12JoursDaction #CQFD
La campagne des 12 jours d’action commence le 25 novembre, à la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Elle se poursuit le 29 novembre avec la Journée internationale pour la protection des militantes des droits humains et se conclut le 6 décembre avec la Journée nationale de commémoration de l’assassinat de 14 étudiantes à l’École Polytechnique de Montréal. Elle est soutenue par le mouvement féministe québécois et se déroule en parallèle à la campagne annuelle internationale des 16 Jours d’activisme contre la violence basée sur le genre à l’égard des femmes et des filles.
Au cours de sa vie, une femme sur trois est victime de violence physique ou sexuelle de la part d’un partenaire intime ou de violence sexuelle de la part de quelqu’un d’autre que son partenaire – soit environ 736 millions de femmes, un nombre qui est resté en grande partie inchangé au cours de la dernière décennie. De plus, selon l’UNICEF, une femme sur huit dans le monde est victime de viol ou d’agression sexuelle avant 18 ans.
Dans les régimes autocratiques, le contrôle social, le manque de transparence et la répression des voix citoyennes limitent les ressources pour les victimes et peut conduire à une impunité accrue et au maintien de normes sexistes, exposant davantage les femmes à la violence sexuelle et limitant les actions contre leurs agresseurs. Les démocraties, bien que très imparfaites, tendent à mieux protéger contre la violence sexuelle en promouvant les droits individuels et des mécanismes de responsabilité publique, et en favorisant une plus grande sensibilisation et la mise en place de lois protectrices et des recours légaux.
Sources :
- Nations Unies, 10 octobre 2024. « Une femme sur huit dans le monde est victime de viol ou d’agression sexuelle avant 18 ans, selon l’UNICEF ».
- Organisation mondiale de la santé. 9 mars 2021. « Une omniprésence dévastatrice : une femme sur trois dans le monde est victime de violence ».
Selon les Nations unies, le féminicide est devenu une épidémie mondiale. Le terme féminicide désigne le meurtre d’une femme, d’une jeune fille ou d’une enfant en raison de son sexe : il s’agit d’une manifestation extrême de la violence à l’égard des femmes. Selon les Nations unies, le nombre de femmes et de filles assassinées dans le monde a atteint en 2022 son plus haut niveau depuis 20 ans, alors que 89 000 femmes et filles ont été délibérément tuées. Au Canada, les cas de féminicide sont passés de 173 en 2021 à 191 en 2023 selon l’Observatoire canadien du féminicide pour la justice et la responsabilisation.
En permettant aux groupes de défense des droits des femmes de faire pression pour des lois et des politiques de protection, en favorisant la transparence et la reddition de comptes, et en facilitant l’accès à la justice, les régimes démocratiques peuvent contribuer à réduire les féminicides. Cependant, même dans les démocraties, des féminicides persistent en raison d’inégalités systémiques, de normes culturelles et de failles institutionnelles.
Sources :
- Fédération des maisons d’hébergement pour femmes. S.d. « Féminicides ».
- 8 mars 2024. « Droits des femmes au Canada : des reculs et quelques avancées ».
- 23 octobre 2023. « Le féminicide, une épidémie mondiale que les États doivent éradiquer, selon un expert de l’ONU ».
- 23 novembre 2023. « Le nombre de femmes assassinées dans le monde à un niveau record depuis 20 ans, annonce l’ONU ».
Une étude de l’Union Interparlementaire en 2016 révèle que 81,8 % des femmes parlementaires ont subi de la violence psychologique dans le cadre de leurs fonctions, incluant des menaces de mort, de viol ou d’enlèvement. Environ 21,8 % ont subi des violences sexuelles et 25,5 % des violences physiques. Ces agressions, qui se produisent dans les espaces politiques et sur les réseaux sociaux, visent à dissuader les femmes de s’engager en politique, en particulier celles jeunes, issues de minorités, ou en opposition.
La violence décourage les femmes d’exercer librement leurs fonctions politiques et limite leur participation. L’étude souligne l’importance de ne pas normaliser ces violences, mais d’encourager les institutions parlementaires à agir pour contrer le sexisme. En luttant contre ces comportements, les institutions peuvent renforcer l’égalité des genres, la bonne gouvernance et la vitalité démocratique.
* L’étude repose sur des données quantitatives et qualitatives collectées auprès de 55 femmes parlementaires sur une base volontaire. Ces femmes proviennent de 39 pays, répartis dans cinq régions du monde : 18 en Afrique, 15 en Europe, 10 en Asie-Pacifique, 8 aux Amériques et 4 dans le monde arabe.
Source : Union Interparlementaire. Octobre 2016. « Sexisme, harcèlement et violence à l’encontre des femmes parlementaires ».
Selon l’Assemblée des Première Nations, les femmes autochtones sont quatre fois plus susceptibles d’être victimes d’actes de violence que les femmes non autochtones. L’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées conclue en 2019 révélait que les femmes et les filles autochtones sont 12 fois plus susceptibles d’être assassinées ou portées disparues que toute autre femme au Canada et 16 fois plus que les femmes blanches. De plus, deux enquêtes statistiques du gouvernement fédéral menées en 2018 et en 2019 indiquaient également que près des deux tiers des femmes autochtones au pays (63 %) auraient subi une agression physique ou sexuelle au cours de leur vie.
La violence contre les femmes autochtones au Canada est enracinée dans l’héritage colonial, qui a dévalorisé les cultures autochtones et imposé des inégalités systémiques. Ce colonialisme a affaibli leurs droits et leur autonomie, rendant les femmes autochtones plus vulnérables à la violence. Bien que le Canada soit une démocratie, les communautés autochtones ont souvent été exclues du processus démocratique et des décisions les concernant. Cet écart démocratique limite les solutions efficaces et la reconnaissance des droits autochtones, ce qui perpétue les violences en l’absence de protection et de justice appropriées pour ces femmes.
Sources :
- Assemblée des Premières Nations. S.d. « Mettre fin à la situation critique de violence, de disparition et de meurtre des femmes, des filles et des personnes de genres divers des Premières Nations ».
- Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. 2019.
- Fondation canadienne des femmes. S.d. « La violence fondée sur le genre : les faits ».
Alors que 99 % des pays démocratiques dans le monde ont adopté des lois visant spécifiquement à lutter contre la violence conjugale, 28 % des pays autoritaires n’en ont pas. Les lois contre la violence conjugale contribuent à réduire la violence faite aux femmes en reconnaissant celle-ci comme un crime, imposant des sanctions aux agresseurs et établissant des mesures de protection pour les victimes. Dans les régimes autoritaires, les protections contre la violence domestique sont souvent limitées. Les lois peuvent être moins développées, et les organisations de défense des droits sont fréquemment réprimées. Les institutions étatiques se concentrent souvent davantage sur le maintien de l’ordre que sur les droits individuels, ce qui peut créer une impunité accrue pour les agresseurs, avec peu de recours pour les victimes.
Dans les pays démocratiques, les protections contre la violence domestique sont souvent plus accessibles. Même si la loi ne règle pas tout et qu’elle doit être envisagée comme un effort parmi d’autres pour protéger les femmes, des chercheurs affirment que l’existence d’une législation sur les violences conjugales permet de dissuader les comportements nuisibles, faire évoluer les normes sociales et sauver des vies.
*Les statistiques présentées résultent du croisement de deux sources de données : le Democracy Report 2024 de V-Dem qui classe les pays entre démocraties et autocraties pour l’année 2023 ; et les données de la Banque mondiale pour 2023 sur les pays qui ont une loi spécifique contre la violence domestique. En éliminant les pays pour lesquelles les données étaient manquantes dans l’une ou l’autre des deux sources, l’échantillon est de 170 pays.
Sources :
- Banque mondiale Blogs. 3 août 2021. « La loi est-elle efficace pour protéger les femmes contre les violences ? ».
- Banque mondiale. d. Les données ouvertes de la Banque mondiale.
- V-Dem Institute. 2024. « Democracy Report 2024 »
Les organisations de défense des droits des femmes jouent un rôle crucial dans la lutte contre la violence sexiste, en fournissant des services vitaux aux survivantes, en plaidant pour des changements politiques et en sensibilisant les communautés. Bien que ces organisations soient souvent sous-financées, elles offrent des refuges, des conseils et une assistance juridique, essentiels pour aider les victimes à reconstruire leur vie.
Des recherches montrent que des mouvements féministes forts mènent à des politiques plus efficaces et à une réduction significative de la violence. Par exemple, au Nicaragua et en Afrique du Sud, des initiatives menées par des organisations de femmes ont entraîné des diminutions importantes de la violence conjugale. Il est urgent d’augmenter le financement de ces organisations, car elles sont souvent les premières à intervenir pour un monde sans violence. En soutenant leur travail, les gouvernements peuvent contribuer à créer un avenir plus sûr et équitable pour les femmes et les filles, renforçant ainsi les efforts pour l’égalité des genres à l’échelle mondiale.
Source : UN Women. 13 novembre 2023. « Comment le financement des organisations de femmes prévient la violence à l’égard des femmes ».
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