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Du 25 novembre au 6 décembre, le Collectif québécois des féminismes en dialogue de l’AQOCI lance une campagne de sensibilisation les médias sociaux pour les 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes.
Pour l’édition 2025, notre campagne Ce qu’il faut dénoncer/défendre (CQFD) mise sur un format vrai/faux pour révéler et déconstruire les discours qui oppriment les femmes.
Joignez-vous à nous pour dénoncer les violences subies par les femmes et les filles en partageant nos vignettes sur les médias sociaux!
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#12JoursDaction #CQFD
La campagne des 12 jours d’action commence le 25 novembre, à la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Elle se poursuit le 29 novembre avec la Journée internationale pour la protection des militantes des droits humains et se conclut le 6 décembre avec la Journée nationale de commémoration de l’assassinat de 14 étudiantes à l’École Polytechnique de Montréal. Elle est soutenue par le mouvement féministe québécois et se déroule en parallèle à la campagne annuelle internationale des 16 Jours d’activisme contre la violence basée sur le genre à l’égard des femmes et des filles.

Dans les faits, seulement 26,5 % des sièges parlementaires dans le monde sont occupés par des femmes, malgré une population mondiale à 50 % féminine. L’augmentation de leur visibilité dans le monde politique peut être attribuée notamment par la volonté des partis politiques à être paritaire dans la présentation des candidat·e·s lors d’une élection et même dans la volonté d’avoir un conseil des ministres paritaire. Toutefois, lorsqu’on se penche sur la présence réelle des femmes en politique, nous pouvons réaliser que cette dernière reste encore minime. De plus, ces femmes occupent souvent des rôles de second plan au sein de ces formations politiques.
La remise en question de la parité s’est manifestée de manière marquée lors des dernières élections fédérales, où presque tous les partis politiques ont présenté moins de femmes candidates qu’en 2021. Cette diminution s’est traduite par un recul du nombre de femmes élues et classe le Canada au 70e rang du classement de l’Union interparlementaire basé sur le pourcentage de femmes dans les parlements nationaux. De plus, le manque de conciliation travail famille au sein de la politique décourage certaines femmes, soit à se lancer en politique ou à conserver leurs sièges.
Il est donc faux de croire que les femmes ont pris le pouvoir politique, puisque ce milieu demeure peu adapté à leurs réalités et limite leur pleine participation.
Sources :
- La Presse, 30 avril 2025. « Moins de femmes élues au Québec »
- Le Devoir, 30 septembre 2024. « Le sexe du pouvoir : élues dans un monde d’hommes »
- ONU Femmes, 2025. « Faits et chiffres : Le leadership et la participation des femmes à la vie politique »

Les données de l’OCDE montrent que les pays où les institutions sociales (les lois, les politiques publiques, les pratiques de travail, etc.) offrent des opportunités et des droits égaux ont un niveau de bonheur plus élevé, autant pour les femmes que pour les hommes. Ce phénomène est notamment causé par le fait que chaque membre de la famille peut jouir d’une liberté de choix en ce qui concerne ses loisirs, son emploi, etc. Ceci permet notamment aux femmes d’accéder à des cadres d’emplois supérieurs et donc les propulser sur le marché du travail. De plus, le partage de la charge de travail dit invisible, soit les tâches ménagères, l’éducation des enfants, l’organisation familiale, etc., permet aux membres de la famille d’avoir plus de temps pour eux et avoir une charge mentale moins importante.
L’égalité ne détruit pas la famille : elle la fait tenir debout, tout simplement par la division du travail égalitaire entre les membres de la famille et par la possibilité d’autodétermination de chacun·e.
Source :

Dans les faits, interdire l’avortement, c’est condamner des femmes à mourir. La restriction de l’accès à cet acte médical pousse les personnes enceintes à se tourner vers des solutions dangereuses pour leur santé. Selon Affaires mondiales Canada, 45 % des avortements pratiqués dans le monde ne sont pas sûrs, ce qui entraîne l’hospitalisation de 7 millions de femmes par an et provoque 5 à 13 % des décès maternels. De plus, c’est près de deux tiers des femmes qui vivent dans des pays où l’accès à l’avortement est soumis à de sévères restrictions.
Aux États-Unis, depuis le renversement de l’arrêt Roe vs Wade par la Cour suprême américaine, 21 États ont adopté des mesures législatives restreignant l’accès à ces soins.
Au-delà de leur fausseté, ces discours anti-choix causent des torts réels : ils restreignent l’accès à des soins de santé essentiels et mettent en danger la vie de nombreuses personnes.
Sources :
- Affaires mondiales Canada, 2024. « Santé et droits sexuels et reproductifs »
- Le Devoir, 21 juin 2024. « Les restrictions ont augmenté depuis la mort de Roe v. Wade, le nombre d’avortements aussi »
- World Health Organization (WHO), 17 novembre 2025. « Abortion »

Au Canada, seulement 4 % des signalements d’agressions sexuelles ont été jugés comme de fausses allégations délibérément fabriquées. Or, cette proportion minime est trop souvent instrumentalisée pour jeter le doute sur l’ensemble des victimes. Par ailleurs, ce discours qui nie l’expérience des victimes occulte une réalité beaucoup plus lourde : la grande majorité des violences sexuelles ne sont jamais dénoncées. Au Canada, seulement 6 % des agressions sexuelles sont signalées à la police. Cette statistique s’explique en partie par le fait que les institutions de justice sont mal adaptées pour accueillir ce type de plainte et, surtout, pour offrir une véritable réparation aux plaignantes.
Les fausses accusations sont rares. Le vrai scandale ? C’est le silence qui censure les victimes et maintien des institutions mal adaptées pour les réalités d’aujourd’hui.
Source :
- INSPQ, 27 octobre 2025. « Statistiques sur la violence sexuelle »

En réalité, ces politiques permettent à des candidat·e·s issu·e·s de groupes sous-représentés et faisant face à des obstacles systémiques de surpasser ces mêmes obstacles et ainsi obtenir des opportunités reflétant leurs compétences et aptitudes. Il est aussi important de souligner que ces politiques se basent sur un principe fondamental : les candidat.es issue.es de ces groupes sont sélectionnées sur la base de compétences égales à celles des autres candidat.es. L’équité, la diversité et l’inclusion (EDI) permettent donc de pallier un manque criant de représentativité. Par exemple, les femmes sont encore massivement surreprésentées dans les emplois informels et précaires : près de 60 % d’entre elles y travaillent à l’échelle mondiale, un taux qui atteint 90 % dans les pays à faible revenu. Et parmi celles qui occupent un emploi rémunéré, plus de 73 % n’ont accès à aucune protection sociale.
Il est donc nécessaire de réaffirmer que ces politiques ne sont pas des privilèges quand l’injustice structurelle est la norme. Elles nous servent tout simplement à développer des milieux de travail équitables, diversifiés et inclusifs.
Sources :
- Le Devoir, 11 mars 2024. « L’EDI, une amie qui nous veut du bien ».
- ONU Femmes, 6 mars 2025. « Un pays sur quatre fait état d’un recul des droits des femmes en 2024 ».
- Université Laval, s.d. « Concepts clés en EDI ».

Ce qu’il faut défendre : l’esprit critique et la présence d’un mouvement féministe fort et autonome. Dans un monde où 1 pays sur 4 fait face à un recul des droits des femmes, il est d’autant plus important de réaffirmer et de défendre un mouvement féministe uni et inclusif. Il faut investir davantage les espaces publics, prendre la parole pour celles qui ne le peuvent pas, occuper l’espace médiatique et, surtout, refuser le silence.
Les organisations de défense des droits des femmes jouent un rôle crucial dans la lutte contre la sous-représentation des femmes en politique, contre le recul des droits des femmes au nom du retour aux traditions, contre la remise en question face à l’accès à des services de santé sexuels et reproductifs, contre la censure des victimes de violences et de harcèlement et contre le retrait des politiques d’équité, de diversité et d’inclusion.
Les mouvements féministes sauvent des vies, changent des lois et font reculer la violence.
Source :
- ONU Femmes, 28 juin 2024. « Pourquoi le financement des organisations féminines prévient la violence envers les femmes ».


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