C’est par le cœur et l’attachement à ces gens venus d’ailleurs que mon implication en coopération a commencé. Retraitée de la CSQ depuis six années, j’ai eu un coup de cœur pour Haïti avant même de laisser mon travail d’enseignante et de syndicaliste.
Cet attachement pour ce pays a commencé il y a plus de 20 ans en accompagnant des stages pour le Centre international de solidarité ouvrière (CISO). Cet organisme qui regroupe les organisations syndicales québécoises développe la solidarité internationale en renforçant les liens entre les travailleuses et les travailleurs d’ici et du Sud qui luttent pour le respect de leurs droits. J’ai participé à plusieurs stages abordant les droits humains, l’éducation, la santé, la vie dans les bateys (campement où vivent les coupeurs de cannes), etc. J’ai été amenée à parcourir le pays et à y découvrir un peuple attachant possédant de formidables ressources de courage et des organisations qui ne baissent pas les bras devant les luttes à mener. Mon engagement s’est aussi développé au sein de la CSQ où j’ai réalisé une première mission auprès des syndicalistes de la Confédération Nationale des Éducatrices et Éducateurs d’Haïti (CNEH). À leur demande, avec le soutien de la CSQ et de l’Association des Enseignantes et Enseignants Haïtiens du Québec, j’ai contribué à la préparation et à la conception d’une vaste campagne de solidarité : « Sak lekol pou Ayiti ». Puis un nouvel élan m’a aussi amenée à la Concertation pour Haïti, un regroupement d’organisations québécoises qui participent au mouvement de solidarité avec le peuple haïtien, où je milite toujours.
Alors quand est arrivé le temps de la retraite, la voie était toute tracée pour continuer de façon plus intense cet engagement en coopération en allant plus souvent en Haïti. Depuis six ans, je collabore à des projets menés par le CECI à travers le programme de coopération volontaire (PCV). C’est à titre de conseillère en renforcement des capacités syndicales et en égalité entre les femmes et les hommes (ÉFH) que j’apporte mon soutien. J’y ai retrouvé les organisations membres de la CNEH. À partir de la mise en commun des expertises réciproques, j’appuie le développement de la formation syndicale et les comités femmes des différentes fédérations d’enseignantes et d’enseignants en fonction de leurs besoins. Je crois que les activités les plus constructives sont celles qui appuient les demandes de renforcement de nos partenaires. C’est ce qui peut amener le changement désiré.
Enfin, chaque année, je sollicite l’aide de l’Association des retraitées et retraités de l’éducation (AREQ) du secteur montréalais afin de ramasser des dons en argent pour aider des parents haïtiens à payer l’ékolaj (frais scolaires) de leurs enfants.
Oui, ce sont les chemins de la solidarité, de la coopération, des échanges équitables et solidaires qui m’ont menée au-delà des mers, au-delà des frontières vers Haïti. Si j’ai pu contribuer modestement à y bâtir une société plus juste, j’y ai surtout appris beaucoup. Et j’y ai tissé de solides liens de solidarité et d’amitiés. Je compte poursuivre cet engagement encore longtemps.
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