Des nouvelles de notre président au Forum social mondial
28 mars 2013
« La dette est un mécanisme de transfert de richesse des pays du Sud vers les pays du Nord ».
La dette, contractée en notre nom, a-t-elle servi notre intérêt ? Avons-nous été consulté-e-s ? Doit-on soumettre notre souveraineté et lier notre destin aux exigences extravagantes de rançonneurs ?
Voilà les questions soulevées par l’atelier auquel j’ai participé.
De la Tunisie à la Grèce, en passant par l’Espagne et Chypre, ce questionnement sur la légitimité de la dette et sur les obligations de l’État envers ses citoyens nous ouvre la porte du sens de la Démocratie.
Toutes les participantes et tous les participants considèrent la dette comme un instrument de domination politique et économique. Et que les dettes des pays du « tiers-monde », notamment les pays du « printemps arabe », ont bénéficié aux régimes totalitaires déchus dont la valeur des biens a évolué de pair avec l’endettement du pays !
Toutes les intervenantes et tous les intervenants sont unanimes à ce que « les dettes d’un régime tombent avec la chute du régime ».
Des alternatives concrètes
La substitution de la dette est possible. Il faut l’exiger, faire pression et revendiquer.
La demande est claire et la méthodologie est bien définie : d’abord le gel du paiement, ensuite un audit des dettes pour distinguer les dettes odieuses, et enfin l’annulation de ces dettes qui n’ont pas profité au peuple.
Un intervenant nous rappelle que c’est bien sous la pression populaire que la Norvège a décidé en 2006 d’annuler unilatéralement et sans conditions des créances pour cinq pays parce qu’elles étaient « illégitimes ». Une intervenante nous rappelle aussi que c’est également grâce à la mobilisation du peuple équatorien que le président Rafael Correa a tenu tête à ses créanciers peu de temps après son arrivée au pouvoir. L’Équateur a mené entre 2007 et 2009 un bras de fer avec ses créanciers en décidant d’auditer unilatéralement l’intégralité de sa dette publique…
…je me suis mis à rêver d’un audit « commission Charbonneau » sur la dette canadienne et québécoise…
Denis Labell«e
27 mars 2013
Le FSM est un grand bazar d’ateliers où des analyses, des partages d’expériences, des devoirs de mémoire, des prises de parole….expriment toute l’intelligence humaine pour que cet « autre monde » se réalise.
Il me faut faire un choix parmi des centaines d’ateliers qui s’offrent à nous.
Je passerai la journée avec une assemblée citoyenne des peuples de la Méditerranée.
Ce fut un cours en accéléré en géopolitique 101 (heureusement pas d’examen à la sortie des ateliers). En rafale, des citoyennes et des citoyens de plusieurs pays représentés nous présentent la situation des droits et libertés en Algérie, au Maroc, en Égypte, en Palestine, au Liban, en Italie, en Espagne et en Tunisie.
Quelques constats rapides :
- Les étudiantes et les étudiants sont des actrices et des acteurs incontournables des changements.
- L’absence d’alliances entre les forces de gauche et de centre donne du pouvoir à la droite économique, politique et religieuse.
- On peut « dégager » un dictateur mais la dictature du « système bancaire, financier et internationalisé » est plus difficile à « déloger ».
- Doit-on parler de révolutions ou de transitions?
Croyez-moi, j’avais besoin de bon vin tunisien après cette journée!
Denis Labelle
26 mars 2013
Toute première activité avant la grande marche d’ouverture, l’ «assemblée des femmes» a exprimé un «rejet du capitalisme sauvage et de tout modèle de développement qui chosifie, marginalise, violente» les femmes.
Les participantes ont exprimé leur «solidarité avec les femmes tunisiennes et avec toutes les femmes de la région arabe, en lutte pour que le processus révolutionnaire en cours soit celui des droits et des libertés et de la distribution juste des richesses».
Plus de deux ans après la révolution tunisienne à l’origine du Printemps arabe, de nombreuses organisations de la société civile craignent que les membres d’un islamisme de droite d’Ennahda , parti à la tête du gouvernement, ne s’attaquent aux acquis des femmes en Tunisie. Il faut rappeler que les Tunisiennes bénéficient de larges droits énumérés dans le » Code de statut personnel » promulgué en 1956 pour instaurer l’égalité des sexes dans certains domaines, une situation unique dans le monde arabe. Elles restent cependant discriminées dans plusieurs cas, en particulier en matière d’héritage.
Le rôle des femmes sera au cœur de dizaines d’ateliers du FSM.
Denis Labelle
25 mars 2013
C’est évidemment un symbole fort que ce FSM se déroule à Tunis, le pays d’où il y a un peu plus de deux ans, a été lancé un processus de révolution au Maghreb et dont le bouillonnement est loin d’être achevé. La réussite de ce FSM est donc un enjeu important pour toutes celles et tous ceux qui se mobilisent contre la mondialisation financière, ultralibérale et sécuritaire, pour affirmer qu’Un autre monde est possible.
Ce FSM débute ce mardi 26 mars par une grande marche populaire sous le signe de la « dignité » en référence à la révolution tunisienne de janvier 2011. Recherche d’alternatives et de moyens de lutter plus efficacement, seront au programme des très nombreux ateliers et des « assemblées de convergences » prévues les 27 et 29 mars. La question palestinienne sera très présente, et au centre de la manifestation populaire finale du samedi 30 mars, à l’occasion de la journée de la terre .
Denis Labelle
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