OTTAWA – L’Agence canadienne de développement international (ACDI), un organisme fédéral créé il y a 45 ans et qui a dépensé des milliards de dollars pour tenter d’améliorer l’ordinaire des gens de partout dans le monde, va disparaître.
L’ACDI sera plutôt fusionnée au ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, a révélé jeudi le plus récent budget fédéral.
Le geste vient clore une démarche entamée en 2006 par les conservateurs, lorsqu’ils ont de nouveau réuni les portefeuilles des Affaires étrangères et du Commerce, pour souligner que les politiques commerciales représentaient une partie importante des perspectives de relations internationales.
Dans le document du budget, il est mentionné que cette intégration supplémentaire des programmes d’affaires étrangères, de développement et de commerce permettra au gouvernement de mieux cibler ses priorités, tout en garantissant un impact plus grand de nos efforts.
Les rumeurs de la mort programmée de l’ACDI comme entité indépendante circulaient depuis les coupes draconiennes effectuées dans les fonds de l’agence, lors du dernier budget.
Le moment choisi pour annoncer la décision a toutefois surpris les groupes d’aide humanitaire et les politiciens de l’opposition.
Le Nouveau Parti démocratique (NPD) a déploré l’absence de débat autour d’un changement d’une telle ampleur.
Le chef du NPD Thomas Mulcair plaidait cependant lui-même pour une telle intégration lors de la course à la chefferie, afin d’intégrer l’aide internationale «au coeur de la politique étrangère canadienne».
Les groupes d’aide, quant à eux, ont dit être inquiets de la nouvelle définition de l’aide dans un contexte d’échanges économiques.
«La politique étrangère canadienne et les intérêts commerciaux ne devraient pas compromettre le but de l’aide humanitaire, qui consiste à lutter contre la pauvreté et défendre les droits de la personne», a déclaré Anthony Scoggins, le directeur des programmes internationaux d’Oxfam.
«Ce n’est pas le rôle des Affaires étrangères de réduire la pauvreté. Nous risquons de perdre de l’expertise, notre spécificité, notre efficacité — et les résultats — que le personnel de l’ACDI apportait à cet objectif.»
Auteur: Stephanie Levitz, La Presse Canadienne
Actualité – Source: La Presse Canadienne, 21 mars 2013
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