Montréal, le 26 novembre 2024 – Les résultats de la COP29 qui s’est conclue à Bakou dimanche ont suscité une profonde indignation parmi les défenseur-euses de la justice climatique à travers le monde et l’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI) joint sa voix à celles de ses partenaires d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie pour dénoncer l’un des pires accords de l’histoire des COP.
Le nouvel objectif de financement climatique (NOCQ), fixé à 300 milliards d’USD d’ici 2035, est largement insuffisant par rapport aux besoins des pays du Sud global, qui se chiffrent au minimum à 1300 milliards de dollars par année. En fait, si l’on tient compte de l’inflation par rapport à 2009, année où l’objectif de 100 milliards de dollars a été fixé, le NOCQ ne représente en réalité qu’une faible augmentation. Pour les populations vulnérables qui subissent déjà les impacts dévastateurs de la crise climatique, cet accord est perçu comme une insulte et une absence de volonté politique chez les pays du Nord.
L’absence d’engagement clair en matière de financement public laisse présager qu’une grande part du financement sera à nouveau offert sous forme de prêts, augmentant ainsi encore la dette des pays les plus vulnérabilisés et les moins responsables de la crise climatique ; et l’adoption des règles sur les marchés du carbone risque d’accroître dans les prochaines années l’accaparement de terres et les violations des droits, sans permettre de réduire réellement les émissions.
De plus, des pays se sont attaqués aux fragiles progrès qui ont été réalisés au cours des dernières années en matière de genre et de sortie des énergies fossiles. Ces tendances sont inquiétantes pour la suite des choses.
Même si la COP29 nous laisse un goût amer, l’AQOCI poursuivra la lutte pour la justice climatique, en solidarité avec ses partenaires du Sud global, notamment en demandant au Canada de faire sa juste part en termes de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre et de financement climatique.
Citations de membres de l’AQOCI ayant participé à la COP29
Andréanne Martel, Gestionnaire principale Resea de Mission inclusion
« Les résultats de la COP29 représentent un recul préoccupant pour le financement climatique et l’égalité des genres. Alors que les communautés, particulièrement les femmes et les groupes marginalisés, font face à des impacts climatiques inégalés, nous constatons avec inquiétude l’insuffisance des engagements du Nord global, tant au niveau financier que technique. L’adoption d’une version améliorée du programme de travail de Lima sur le genre est certes un pas dans la bonne direction, mais le manque de ressources pour sa mise en œuvre est incohérent” déclare Andréanne Martel, Gestionnaire principale Resea de Mission inclusion. “Au Québec et à l’international, nos équipes et nos partenaires constatent l’urgence d’un financement climatique. Nous appelons les pays du Nord global à augmenter leur engagement en tenant compte des réalités et des priorités des communautés les plus touchées ».
Andrée-Anne Côté-St-Laurent, conseillère politique et plaidoyer à SOCODEVI
« Trop peu, trop tard », affirme Andrée-Anne Côté-St-Laurent, conseillère politique et plaidoyer à SOCODEVI, de retour de Bakou. « SOCODEVI se désole de l’issue de la COP29, qui offre une réponse insuffisante et décevante aux besoins criants des communautés les plus vulnérables, en particulier les peuples autochtones. Dans de nombreuses régions du monde, leur survie même est menacée, alors que leurs voix restent trop souvent ignorées dans les négociations internationales. Malgré des décennies de plaidoyer, ces populations doivent encore répéter les mêmes appels à la justice climatique, sans résultats tangibles. Il est impératif que leurs solutions d’atténuation et d’adaptation, souvent mise en œuvre avec des moyens rudimentaires au milieu de chocs climatiques récurrents, soient enfin reconnues comme des innovations vitales, méritant d’être financées et déployées à grande échelle. SOCODEVI demeure convaincue que la résilience communautaire générée par le réseautage, la mise en commun des ressources et les activités génératrices de revenus durables soutenues par l’approche coopérative doivent être au cœur des efforts pour relever les défis climatiques. Ces principes représentent une voie essentielle pour bâtir un avenir inclusif, équitable et durable et limiter le réchauffement climatique à 1.5 degré Celsius. »
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Pour information
Stéphie-Rose Nyot Nyot
Responsable des communications, AQOCI
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514-871-1086, poste 107
L’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI) créée en 1976, regroupe plus de 70 organismes de 14 régions du Québec qui œuvrent, à l’étranger et localement, pour un développement durable et humain. L’AQOCI a pour mission de soutenir le travail de ses membres ainsi que leurs initiatives en faveur de la solidarité internationale. En s’appuyant sur la force de son réseau, l’AQOCI œuvre à l’éradication de la pauvreté et à la construction d’un monde basé sur des principes de justice, d’inclusion, d’égalité et de respect des droits humains.
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