Adoptée par l’Assemblée générale
de l’AQOCI en juin 1987
Préambule
L’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI) a pour mission de soutenir le travail de ses membres et de permettre leur développement, en s’inspirant des principes de solidarité et de coopération internationale. L’Association favorise la concertation pour une action coordonnée de ses membres.
Le présent document est l’expression d’une vision commune du développement international et des perspectives d’action vers lesquelles s’orientent les organismes de coopération.
L’Association québécoise des organismes de coopération internationale est composée d’organismes, sans but lucratif, qui sont voués au développement solidaire des peuples. Ces organismes font appel à des ressources financières et humaines sur une base volontaire et souscrivent aux principes de cette charte.
Principes
- Les organismes de coopération internationale croient en la nécessité d’instaurer un nouvel ordre international fondé sur des relations plus justes et sur des échanges équitables entre les peuples sur le plan des rapports économiques, sociaux, politiques et culturels.
- Les organismes de coopération internationale considèrent que les ressources économiques, scientifiques et technologiques existantes peuvent assurer à toute l’humanité des conditions de vie dignes et stimulantes. Ils affirment, tout en reconnaissant la nécessité d’un accroissement et d’une réorientation de la production, que les problèmes de développement sont surtout liés à l’utilisation et à la répartition des ressources.
- Les organismes de coopération internationale définissent le développement comme un processus de transformation et de réorientation des sociétés, qui s’inscrit dans l’histoire et la culture particulières de chaque peuple. Ce processus doit reposer sur la participation des communautés de base et doit être axé prioritairement sur la satisfaction de leurs besoins essentiels. Au cours de ce processus, chaque peuple doit émerger comme une entité économique, sociale, politique et culturelle respectueuse des libertés et des droits humains fondamentaux, capable de s’autodéterminer et d’interagir avec les autres peuples, en fonction de ses besoins, de son potentiel et de son génie propres.
- Les organismes de coopération internationale reconnaissent le rôle fondamental et spécifique des femmes dans le développement des peuples. La participation des femmes à tous les processus de prise de décision leur apparaît nécessaire sur les plans social, économique, politique et culturel, autant ici que dans le tiers-monde. Il faut reconnaître, et d’abord dans nos organismes de développement eux-mêmes, une place plus importante aux femmes dans les structures décisionnelles et dans les programmes d’action.
- Les organismes de coopération internationale soutiennent que le développement n’est possible que par la solidarité, c’est-à-dire la création de liens permanents et généralisés entre les peuples, sur la base de l’égalité, du partage, de la réciprocité et du respect mutuel. Cette solidarité exclut toutes les formes d’action qui ont pour effet d’accroître la dépendance des pays du Sud envers les pays du Nord.
- La contribution spécifique des organismes de coopération internationale à ce développement solidaire passe par l’éducation du public et par la coopération outre-mer. Ces deux activités sont complémentaires et doivent être considérées comme indissociables.
- Les organismes de coopération internationale affirment que l’éducation du public au développement solidaire poursuit trois (3) objectifs :
- Faire connaître les problèmes écologiques, sociaux, économiques, politiques et culturels qui affectent les peuples du tiers-monde, tels la faim, la maladie, le chômage, la militarisation et la répression des libertés.
- Faire connaître les ressources humaines, culturelles et matérielles dont disposent les collectivités humaines pour assurer leur développement respectif et appuyer, ici, les initiatives qu’elles prennent en ce domaine.
- Favoriser l’émergence, par notre action et nos interventions publiques, d’attitudes et de solutions nouvelles exigées par le développement solidaire.
- La coopération outre-mer des organismes de coopération internationale se fait principalement par l’envoi de coopérant-e-s, le soutien financier et le partage d’autres ressources, en appui au processus autonome du développement des peuples. Cette participation contribue à y transformer les rapports sociaux, économiques, politiques et culturels. La coopération outre-mer favorise la circulation des ressources du monde et rend celles-ci plus accessibles. Elle constitue l’effort commun des peuples dans leur démarche vers le développement.
- Les activités de coopération les plus constructives sont celles qui viennent appuyer des initiatives locales de promotion collective, en particulier celles qui s’attaquent aux causes du mal-développement. On doit considérer l’aide d’urgence comme une intervention commandée par des circonstances exceptionnelles.
- La participation au développement solidaire doit se réaliser dans le respect et la dignité des peuples et ainsi éviter de donner la misère et la souffrance en spectacle.
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