MONTRÉAL, le 7 août 2025 — Les représentantes de quatre organisations québécoises d’aide humanitaire et de solidarité internationale ont manifesté, jeudi à Montréal, pour exprimer leur colère face au mirage de la prétendue aide humanitaire dans la bande de Gaza.
Pour ces organisations, les largages aériens et le contrôle de l’aide par Israël sont une fausse solution à la famine généralisée et ne font que prolonger la souffrance de la population. Elles réclament un cessez-le-feu immédiat et la levée de toutes les entraves à l’acheminement et à la distribution de l’aide par des organisations humanitaires professionnelles, indépendantes et impartiales qui respectent les principes humanitaires établis. Elles demandent aussi au gouvernement canadien de mettre fin immédiatement à tout transfert d’armes vers Israël.
« Soyons clairs : cette famine est entièrement fabriquée. Des tonnes de vivres attendent aux frontières de Gaza. Les organisations humanitaires, comme Oxfam, sont prêtes. Il suffit qu’on nous laisse entrer, qu’on nous permette de livrer l’aide directement aux communautés, là où elles sont. L’aide ne devrait jamais obliger des civils à risquer leur vie pour y accéder. Il est inacceptable que l’aide continue d’être militarisée, politisée, privatisée. Ce modèle crée un précédent extrêmement dangereux qui érode les fondements mêmes de l’action humanitaire mondiale. Mettre fin à la famine organisée en cours à Gaza est un test, non seulement pour notre ordre légal international, mais pour notre ordre moral collectif. »
— Béatrice Vaugrante, directrice générale, Oxfam-Québec
« Les largages humanitaires sont une méthode dangereuse et inefficace pour fournir de l’aide. Lorsque les Gazaouis désespérés se précipitent pour accéder à la nourriture et aux fournitures, ces largages imprévisibles créent le chaos, entraînant des bousculades dangereuses et des affrontements entre civils. De nombreux colis d’aide atterrissent dans des zones fortement contaminées, remplies de débris non explosés, ce qui représente un risque grave pour ceux qui tentent de les récupérer. Dans ces conditions, l’aide est prise par ceux qui en ont la force, au détriment des plus vulnérables : les personnes en situation de handicap, les personnes âgées, les femmes et les enfants. À l’inverse, une quantité considérablement plus importante d’aide peut être acheminée par voie terrestre et, sous la supervision d’organisations humanitaires reconnues, elle peut être distribuée dans toute la bande de Gaza, garantissant ainsi l’accès et la dignité pour tous. La famine à Gaza est un problème politique, et non logistique, et doit être traitée comme telle. »
— Anne Delorme, directrice générale, Humanité & Inclusion Canada
« Après les balles et les bombes est venue la faim. En raison du blocage de l’aide, en quinze mois de conflit, les taux de malnutrition aiguë dans nos cliniques ont atteint des niveaux comparables à ceux de crises humanitaires prolongées. Parler d’aide humanitaire dans ces circonstances relève de la supercherie. Elle est dangereuse et instrumentalisée au service des intérêts politiques et militaires de la puissance occupante. Continuer de transférer des armes à Israël serait une grave violation des obligations juridiques du Canada et un échec moral dans l’histoire de notre pays. »
— Chloé Cébron, directrice de l’analyse politique et du plaidoyer, Médecins du Monde Canada
« Ce que nous observons à Gaza est une crise humanitaire sans précédent. Un cessez-le-feu immédiat est impératif. Le Canada doit cesser son double discours : on ne peut prétendre soutenir les civils palestiniens tout en permettant le transfert d’armes vers Israël. Nous exigeons que notre gouvernement suspende immédiatement tous les transferts d’armement et utilise tous les leviers diplomatiques à sa disposition pour faire pression en faveur d’une trêve durable. Chaque jour qui passe sans action concrète aggrave cette tragédie et multiplie les souffrances inacceptables de la population civile. »
— Michèle Asselin, directrice générale, Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI)
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Pour information, contactez :
Josianne Bertrand, Oxfam-Québec
[email protected]
514 606-4663
Mélissa Cabana, Médecins du Monde Canada
[email protected]
514 799-8985
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