La lutte pour l’égalité entre les femmes et les hommes et l’autonomisation des femmes a permis des avancées indéniables, mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. Les hommes ont longtemps été absents et isolés de cette lutte. Ils ont longtemps été considérés comme faisant partie du problème, plutôt que perçus comme une partie intégrante de la solution.
Les droits des femmes sont-ils aussi une affaire d’hommes ?
Pourtant, il y a de plus en plus de recherches qui montrent que s’ils sont inclus dans les interventions, les hommes peuvent contribuer aussi à la transformation des rapports inégalitaires entre les femmes et les hommes, sans qu’il y ait pour autant de contradiction entre le fait de travailler avec les hommes et sur la masculinité et d’avoir une vision féministe de l’empowerment des femmes.
Il est faux de croire que les hommes ne partagent pas les valeurs de justice sociale et d’égalité, et travailler avec les hommes permet d’aller à l’encontre des stéréotypes qui véhiculent que les hommes sont incapables d’empathie et d’engagement sur le sujet de l’égalité femmes-hommes.
Travailler avec et sur les hommes
La masculinité en tant qu’identité de genre n’est pas attribuée de façon biologique, mais est socialement et historiquement construite. La masculinité dite « dominante » est associée aux attributs considérés comme caractéristiques dominantes chez les hommes, par exemple : la force physique, la maîtrise des émotions, l’agressivité, le courage, l’intelligence, le pouvoir, etc. L’adoption de certains comportements liés à la masculinité dominante est problématique, elle nuit aux conditions de vie et au bien-être des femmes mais aussi des hommes, ainsi qu’à l’adoption de rapports sains et égalitaires des hommes vis-à-vis des femmes.
Il faut donc déconstruire cette identité de genre. Travailler sur la masculinité implique identifier des stratégies spécifiques pour rejoindre les hommes, par des hommes, à partir de leurs expériences : analyser la condition masculine afin de comprendre comment elle influence l’adoption de comportements défavorables, soit pour leur santé, leur bien-être ou celui de leur famille, femmes et enfants.
De plus en plus d’organisations d’hommes travaillent aujourd’hui les masculinités, particulièrement dans le domaine de la violence faite aux femmes, le VIH/SIDA et le mariage précoce : Promundo, MenEngage, Les « wedding buster » de Plan France, et aussi au Canada la Campagne White Ribbon.
Depuis plusieurs années, la Communauté de pratique « genre en pratique » du CQFD a travaillé la thématique avec ses membres. Lors du FORUM CECI WUSC, le travail de la CdP sera mis de l’avant dans un atelier qui présentera le résultat de la mise en pratique de la notion des masculinités sur le terrain, en Haïti et au Rwanda. La CdP a aussi produit une nouvelle fiche technique sur le thème (Ce texte est un extrait/une adaptation de cette dernière).
Pour plus d’informations veuillez consulter la section ressources sur le site web du CQFD ainsi que la fiche technique de la CdP sur la masculinité :
Fiche technique CdP – La masculinité
Et quelques vidéos inspirantes :
Réaction des enfants face à la violence faite aux femmes
La campagne « LUI POUR ELLE » de ONU Femmes :
Autres Ressources :
• CONSEIL DU STATUT DE LA FEMME, 2011. La participation des hommes et des garçons : nécessaire, mais pas à n’importe quel prix. Étude, 61 pages.
• AWID, [Collaborer avec les hommes pour mettre fin à la violence contre les femmes
->http://awid.org/fre/Library/Collaborer-avec-les-hommes-pour-mettre-fin-a-la-violence-contre-les-femmes]
En anglais seulement:
• Oxfam Canada, Gender and Development Working with Men Issue
• UNFPA, Engaging Men and Boys in Gender Equality and Health
• CARE, Women’s Empowerment and Engaging Men
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