Paul François est un agriculteur céréalier en Charente connu notamment pour le procès qu’il a intenté, puis remporté, contre Monsanto.
En 2004, alors qu’il exploite 400 hectares de céréales en agriculture intensive, il subit une intoxication aigüe à un herbicide de la firme Monsanto. Suite à une hospitalisation puis à un arrêt de travail de plusieurs mois, il reprend progressivement le travail. En 2007, Paul François décide de porter plainte contre Monsanto et remporte en 2012 une victoire en première instance contre la multinationale.
Daniel Carmantrand, président-fondateur de Planet its up to you, introduira le contexte mondial et les enjeux de l’éthique de l’agriculture et de l’alimentation.
Le conférencier, M. Paul François, fera une présentation de l’évolution de l’agriculture d’après-guerre en France, en particulier à partir de 1948 – année qui correspond à la mise en place du plan Marshall, en partant d’une situation de 2,7 millions d’agriculteurs pour 10 millions d’actifs, et alors qu’aujourd’hui on compte 1 million d’actifs et 500 000 exploitations. Comment la modernisation mécanique et l’introduction de la chimie ont permis de partir d’une situation d’insuffisance alimentaire, d’arriver à une autosuffisance au milieu des années 50, et même à la réalisation d’exports à partir des années 70 ? Les méthodes d’agriculture au cours des années 70 à 90, notamment sur l’intensification, l’introduction de la monoculture pour certaines productions, et l’utilisation de plus en plus fréquente de la chimie.
Paul François, au milieu des années 90, a constaté que ses rendements stagnaient et que ses sols étaient appauvris, ce qui a entrainé un début de remise en question de l’agriculture basée sur la chimie. De plus, suite à son intoxication en 2004, arrive une véritable prise de conscience de l’impact de ces produits chimiques sur les utilisateurs, mais aussi sur les riverains et les consommateurs.
Se pose alors la question de relever le défi de nourrir une planète qui comptera bientôt 9 milliards de personnes en réalisant une agriculture durable, qui ne mettra plus en danger les personnes et l’environnement. Enfin, quelles sont les pistes de travail à évoquer ? Paul François nous invite à réfléchir à la mise en place d’une agriculture performante basée avant tout sur l’agronomie, mais aussi la nécessité d’une prise de conscience de la société avec des consommateurs changeant leurs comportements alimentaires.
Commenté par Élisabeth ABERGEL
Professeure au Département de sociologie de l’UQAM et associée à l’Institut des sciences de l’environnement de l’UQAM (ISE)
Sous la présidence de Louise VANDELAC
Professeure titulaire, ISE, UQAM
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