Hommage aux militantes féministes

Magali Marcellin – Haïti

« À la fin des années 1980, on accusait les féministes haïtiennes de singer les féministes occidentales. On montrait du doigt la misère et le chômage pour expliquer la violence faite aux femmes. Aujourd’hui, les discours changent, et ça va continuer même après ma mort! »
Août 05

Activiste pour la défense des droits des femmes

Magali Marcellin a poursuivi des études en sciences juridiques à l’UQAM et en gestion des coopératives à l’Université de Montréal. Conteuse, comédienne et danseuse, Magali a fait du théâtre de rue pour dénoncer la dictature du gouvernement Duvalier. A 18 ans, s’est expatriée au Venezuela, d’où elle a par la suite émigré à Montréal. Après la chute du régime Jean–Claude Duvalier en 1986, elle rentre en Haïti et fonde Kay Fanm, une maison qui accueille des femmes victimes de violence conjugale et d’agressions sexuelles. Elle a travaillé aussi avec de nombreux ONG comme consultante en gestion projets de développement.

Magali Marcellin a aussi accompagné personnellement des victimes de violence et les a défendues au tribunal. Elle a à ce titre conduit des analyses juridiques, produit du matériel didactique et a rédigé des projets de lois à soumettre au Parlement. Grâce à son travail, de nombreuses Haïtiennes ont pris conscience de leurs droits et des possibilités de poursuites judiciaires contre leurs agresseurs.

Magali Marcellin a par son engagement social et féministe que la justice sociale et la lutte pour l’obtention des droits des filles et les femmes d’Haïti et contre la violence qui leur est faite provient des changements politiques et juridiques. Elle est décédée à 47 ans, le 12 janvier 2010 lors du tremblement de terre à Port-au-Prince.