Il y a peu de moments, dans notre vie effrénée qui tourne sans cesse sous la quantité astronomique d’obligations imposées par notre actuel quotidien, que nous prenons la peine de ralentir et de prendre réellement conscience de ce qui nous entoure. En effet encombrés par l’afflux de stimulus superficiels provenant d’un confort bâti de toutes pièces, nous ne savons plus où mettre la tête. Anick Davignon a réussi en un tour de passe-passe incroyable de nous recentrer sur nous-même pendant une petite heure, avec une telle simplicité, lors de sa formation de Clowns sans Frontières la semaine passée.
Lorsque nous sommes rentrés dans la salle de formation, nous ne savions définitivement pas dans quoi nous nous embarquions quand nous avons dû choisir notre thème pour la matinée. Nous étions une vingtaine réunis sous un objectif commun de partir à l’étranger pour un projet de solidarité internationale, sous différents cieux et provenant de différents horizons, sans vraiment nous connaître. C’est alors que les activités ont commencé.
Quelle serait vos sentiments si vous deviez vous promener au milieu d’inconnus en les regardant droit dans les yeux pendant plusieurs minutes? De mon côté, j’étais quelque peu décontenancé par la puissance des regards qui me confrontaient ainsi que la force des messages qui me parvenaient. Quand nous ne sommes pas habitués à se découvrir sans même le droit de parole, il s’instaure un malaise qui se dissipe tranquillement sous l’effet de ne pas se sentir juger mais tout simplement accepté et compris.
Comment vous sentiriez-vous de devoir créer une histoire sans mots avec une personne? Cela peut paraître contradictoire aux premiers abords, car comment pouvons-nous communiquer notre propre pensée si nous ne nous comprenons pas? Pourtant, un désir de se parler par la gestuelle et les expressions du visage l’emporte sur tout le reste. Nous avons réussi à créer une véritable histoire. Je serais d’ailleurs curieux de connaître sa signification pour ma partenaire, alors que moi j’avais la mienne qui m’était propre et que je pensais bien comprise.
Ces deux exemples, parmi les différentes activités proposées, montrent que l’incompréhension du langage d’autrui ainsi que des coutumes et des valeurs différentes ne doivent pas être un obstacle à la communication entre deux êtres. Dans le contexte de voyage, nous allons être confrontés à une réalité dont nous n’avons pas conscience et nous allons parfois être perdus. Il ne faut pas oublier qu’il y a plusieurs moyens de communiquer et il ne faut pas sous-estimer ces autres moyens qui sont souvent plus puissants que la parole.
De plus, être confronté au silence permet de mieux se comprendre soi-même. Être transparent face à soi est une qualité rare que peu de gens atteignent car ils ont peur d’affronter leurs propres démons et de dévoiler qui ils sont réellement. Au fur et à mesure que l’heure avançait, nous avions de plus en plus l’impression de connaître qui nous entourait, grâce à l’innocence même de notre communication et le peu de complexité qu’elle amenait.
Merci,
Samuel Dulac
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