Montréal, 6 avril 2012_ L’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI) dénonce les importantes coupures imposées par le gouvernement conservateur à l’Agence canadienne de développement international (ACDI) dans le budget 2012-2013. Une vision de l’aide international métamorphosée Selon les dernières estimations du Conseil canadien pour la coopération internationale, l’aide publique au développement déclinera de 14% d’ici 2015. L’ACDI a subi des coupures de 378 millions avec l’adoption du dernier budget fédéral. Pour l’AQOCI, ces coupures affaibliront les capacités de gestion de l’Agence et sa programmation. Déjà, les nouvelles politiques de l’ACDI mettent en péril plusieurs organisations de coopération internationale, et ces coupures auront des effets catastrophiques sur les actions du Canada à l’étranger. Les délais seront prolongés et l’efficacité générale des projets en souffrira beaucoup, ce qui aura des conséquences néfastes sur les conditions de vie des populations du Sud. Avec l’arrêt de la progression de l’aide, puis cette dernière coupure du financement de l’ACDI, le gouvernement renie certains de ses engagements internationaux de longue date. Le directeur général de l’AQOCI, Gervais L’Heureux, rappelle « il n’y a pas si longtemps le Canada était un chef de file en termes de financement de l’aide publique au développement (APD). Il se retrouve aujourd’hui parmi les derniers donateurs d’aide publique au développement du Comité d’aide au développement de l’OCDE (CAD-OCDE). En 2015, le Canada ne donnera que 0,24% de son revenu national brut à l’APD. L’image du Canada en sera de nouveau ternie à l’international. » Les coupures montrent que le Canada s’isole de plus en plus sur la scène internationale et délaisse son travail pour l’égalité, le respect de l’environnement, la justice, la paix. Malgré les coupures à la défense, il faut rappeler que contrairement au financement de la coopération internationale, les investissements militaires ont augmenté de manière inégalée dans le passé pour atteindre une moyenne de 24,5 milliards par année entre 2007 et 2028. Apprendre de l’histoire Avec le dernier budget, le gouvernement a imposé des coupures démesurées à la fonction publique. Il applique ainsi un modèle de réforme économique et politique qui a causé des dommages durables aux services publics et aux populations des pays du Sud que l’Occident disait aider dans les années 1980. Selon M. L’Heureux, « plusieurs États du Sud sont encore à se relever de politiques d’ajustement structurel basées sur un modèle néolibéral où on coupe dans les appareils d’État donner une plus grande place au secteur privé. Aujourd’hui, avec le budget 2012-13, il semble que le gouvernement nous applique la même recette, sans apprendre de l’histoire. Il faut absolument revoir cette approche au nom du bien commun. » – 30 – Pour informations Josiane Cadotte Adjointe aux communications (514) 871-1086, poste 205 [email protected]
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