Concertation pour Haïti (CPH) en collaboration avec le certificat en coopération internationale de l’UdM et l’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI) vous invite à une soirée sur la situation méconnue des personnes d’origine haïtienne expulsées de République dominicaine.
Horaire
19h : Présentation du film « Citoyens de nulle part »
20 h : Conférence d’ Ambroise Dorino Gabriel, doctorant en anthropologie à l’Université Laval et spécialiste de la migration haïtienne.
20 h 30 : Échanges avec l’auditoire
Lieu
Université de Montréal
Pavillon 3200 Jean-Brilant, salle B-0325
Entrée gratuite et ouverte à tous et toutes
Contexte
Ils sont 500 000 travailleurs étrangers en République dominicaine, dont 85% sont d’origine haïtienne. Ils constituent une main d’œuvre bon marché qui occupe des emplois dont les dominicains ne veulent pas parce que les salaires sont très bas et les conditions de travail extrêmement dures. La majorité vit dans une grande pauvreté.
La plupart n’ont pas de documents d’identité, ni de leur pays d’origine, ni de République dominicaine où beaucoup sont nés. Ils n’ont donc droit à aucun avantage social, à commencer par le droit à l’éducation. Ils n’ont pas accès, non plus, à une protection sociale en santé et au niveau du travail. À certains, on avait accordé la nationalité selon le principe de la loi du sol, pour ensuite la leur retirer par une décision du Tribunal constitutionnel de septembre 2013 , ce qui fait de ces gens des apatrides, des gens sans droits. D’autres sont des migrants sans papiers, donc illégaux en sol dominicain, qui n’arrivent pas à régulariser leur situation car le programme de régularisation du gouvernement est difficilement accessible.
En fait, tous sont « expulsables » à volonté, le nombre d’expulsions variant selon la situation politique entre les deux pays, les intérêts des gouvernements dominicains successifs, la situation économique, le racisme teintant tous ces facteurs.
Les expulsions vers Haïti se sont intensifiées depuis 2013. Les opérations sont menées par les corps policiers et l’armée, de façon brutale, sans préavis. En 2016, Selon le GARR-Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés, 65 566 retours ont été enregistrés aux frontières d’Haïti soit 30 030 expulsions et 35 536 retours volontaires (par crainte des expulsions violentes).
Une fois en Haïti, ces réfugiés dans leur propre pays se retrouvent dans le dénuement, dans des campements de fortune, n’ayant pour la plupart plus de liens en Haïti.
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