La campagne des 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes se déroule tous les ans au Québec, du 25 novembre au 6 décembre. Cette initiative s’inscrit dans une campagne internationale de 16 jours d’activisme visant à reconnaître toutes les formes de violences faites aux femmes, les dénoncer et contribuer à leur élimination. Au Québec, on observe 12 jours d’action car le 6 décembre est la Journée nationale de commémoration de l’assassinat de 14 étudiantes à l’École Polytechnique de Montréal.
Pour l’édition 2021, le Comité québécois femmes et développement (CQFD) de l’AQOCI vous invite à participer à une campagne de mobilisation sur les médias sociaux. La campagne #CQFD – Ce Qu’il Faut Dénoncer – porte sur la traite des filles et des femmes.
Le CQFD présente également une nouvelle fiche synthèse sur le sujet, destinée aux membres de l’AQOCI et au public souhaitant approfondir leurs connaissances. De plus, vous êtes invités à répondre à l’appel à l’action du Comité d’action contre la traite humaine interne et internationale (CATHII), afin de doter le Québec d’un plan d’action – voir les détails ci-dessous.
Joignez-vous à nous pour dénoncer les violences subies par les femmes et les filles : participez à la campagne sur Facebook et Twitter en partageant les vignettes sur la traite des femmes et des filles du 25 novembre au 6 décembre!
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#12JoursDaction #CQFD
Qu’est-ce que la traite des personnes? La traite des êtres humains transforme le corps des personnes en marchandise et 70% des victimes sont des filles et des femmes. Elle implique de recruter, de transporter et de loger des personnes ou d’exercer un contrôle ou une influence sur leur mouvement afin de les exploiter, généralement à des fins sexuelles ou de travail forcé. On la décrit souvent comme une forme moderne d’esclavage.
Source : ONU-infos. Des millions de personnes davantage menacées par la traite des êtres humains en raison de la Covid-19, 2 février 2021.
34% des victimes de la traite sont des enfants, dont la majorité est composée de filles. L’Organisation internationale du Travail intervient activement sur cet enjeu et 2021 a été déclarée comme l’Année internationale pour l’élimination du travail des enfants aux Nations Unies. Les études actuelles montrent que les enfants migrants sont très vulnérables à la traite des personnes ou à des formes d’exploitation connexes. On les exploite à des fins sexuelles, de travail de mendicité, de prélèvement d’organes ou pour servir de soldats. Les enfants victimes de la traite sont confrontés à la violence physique, psychologique et sexuelle de la part de leurs trafiquants et bourreaux.
Sources : OIM, Déclaration conjointe : Les États doivent intensifier leur action pour mettre fin à l’augmentation alarmante de la traite des enfants, 30 juillet 2021. ONU-infos. Des millions de personnes davantage menacées par la traite des êtres humains en raison de la Covid-19, 2 février 2021.
La traite prend racine dans les inégalités systémiques mondiales. Elle est perpétrée par des réseaux et des individus criminels organisés. Les trafiquants en tirent de grands profits, tout en écrasant la dignité et en brimant la liberté des personnes qu’ils réduisent à la servilité. Ce processus se traduit en série d’abus émotionnels, psychologiques et physiques à l’encontre des victimes, qui doivent souvent vivre et travailler dans des conditions dégradantes, où la violence est fortement présente. Les tentatives d’évasion peuvent avoir des conséquences fatales.
Source : Sécurité publique Canada, Plan d’action national de lutte contre la traite de personnes
En 2018, 50% des victimes détectées de la traite l’ont été à des fins d’exploitation sexuelle, et les filles et les femmes représentent 99% des victimes de la traite sous forme d’exploitation sexuelle. Parmi elles, les plus vulnérabilisées sont les femmes autochtones, racisées et minorisées.
Source : ONUDC. Des millions de personnes davantage menacées par la traite des êtres humains en raison de la Covid-19
À l’échelle mondiale, les femmes constituent la majorité du travail domestique forcé. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) souligne que « en raison de la nature cachée de leur travail au sein de familles privées, les travailleurs domestiques migrants sont plus difficiles à atteindre et plus vulnérables aux mauvais traitements ». Ainsi la nature de ce secteur favorise le caractère forcé du travail. Il est cependant difficile de quantifier la part du travail forcé dans le secteur du travail domestique où les femmes constituent la majorité; étant donné le caractère de camouflage des conditions de travail. L’OIM remarque également que l’entrecroisement du genre, de l’origine, de la religion et d’autres facteurs crée un mode de discrimination unique à l’égard des personnes travailleuses domestiques forcées, issues essentiellement de la migration :
« Les mauvais traitements se produisent également lors du recrutement. Partout dans le monde, des pratiques de recrutement abusives (et frauduleuses), persistantes placent les travailleurs domestiques migrants dans des situations d’exploitation avant même qu’ils n’aient commencé à travailler chez un employeur.”
Source :OIM. L’OIM publie des recommandations pour les recruteurs de travailleurs domestiques migrants, 04 septembre 2020.
De nombreuses jeunes filles sont victimes de la traite à des fins de mariage forcé. Dans le monde, on estime que 650 millions de filles et de femmes vivantes aujourd’hui ont été mariées dans leur enfance. Alors que 25 millions de mariages d’enfants ont été évités au cours de la dernière décennie, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) prévient que les progrès enregistrés sont gravement menacés : d’ici 2030, plus de 150 millions de filles sont susceptibles d’être forcées à se marier avant d’avoir atteint 18 ans.
Source : UNICEF, Vie publique, Rapport d’information sur les mariages forcés et les grossesses précoces, à l’occasion de la journée internationale des droits des filles, 11 octobre 2018. Nations Unies, ONU Info, 8 mars 2021. « Dix millions de filles supplémentaires risquent d’être mariées durant leur enfance à cause de la Covid-19 ».
Au Canada, les femmes autochtones ne représentent que 4 % de la population, mais elles constituent 50 % des victimes de traite des personnes. À ce propos, l’Association des femmes autochtones du Canada souligne l’impact de la perception colonialiste et raciste du corps féminin autochtone :
« Pour pouvoir traiter de l’exploitation et de la traite des femmes autochtones, il est impératif de comprendre la sexualisation colonialiste du corps de la femme autochtone, hier et aujourd’hui. Depuis les débuts de la colonisation, le corps de la femme autochtone est perçu selon l’idéologie occidentale comme étant foncièrement violable et de moins grande valeur que le corps d’une personne non autochtone et non racialisée.”
Source : L’Association des femmes autochtones du Canada (AFAC). La traite des femmes et des filles autochtones au Canada. Mémoire présenté au Comité permanent de la justice et des droits de la personne, 15 juin 2018.
Des efforts sont mis en place, mais c’est encore beaucoup trop peu. À ce sujet, le Québec est parmi les provinces du Canada sans plan d’action de lutte contre la traite des personnes. Il est donc primordial que le Québec se dote d’un plan couvrant toutes les formes de traite de personnes en impliquant les organisations non-gouvernementales et les personnes survivantes. La priorité doit être de prévenir, de protéger et de soutenir les personnes victimes de la traite. Il est également essentiel de soutenir financièrement les organismes travaillant auprès des victimes de la traite.
Cliquez ici pour répondre à l’appel à l’action du Comité d’action contre la traite humaine interne et internationale (CATHII). Vous avez jusqu’au 6 décembre 2021 pour participer à cet appel. Votre appui est important!
Pour agir :
- Participez à la campagne sur Facebook et Twitter en partageant les vignettes sur la traite des filles et des femmes dans vos réseaux. #12JoursDaction #CQFD
- Consultez et faites circuler la toute nouvelle fiche synthèse du CQFD « La traite des filles et des femmes : Indignons-nous contre l’esclavage moderne à l’international et au Canada »
- Consultez et partagez les ressources du Comité d’action contre la traite interne et internationale (CATHII).
- Consultez le calendrier de la campagne des 12 jours d’action contre les violences faites au femmes et participez à une des nombreuses activités à travers le Québec.
- Consultez les fiches pédagogiques des Journées québécoises de la solidarité internationale 2021. Elles proposent des campagnes et des actions pour lutter contre les inégalités d’ici et d’ailleurs.
- Joindre et partager la campagne des Nations Unies « Accélérer l’action pour mettre fin à la traite des enfants » dans le cadre de l’Année internationale pour l’élimination du travail des enfants.
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