COP 21 : Un accord sans droits humains !
Les 13 jours de négociations pour le climat ont clôturé le samedi 12 décembre par un appui unanime des 195 pays présents. C’est la première fois que tous les pays s’entendent sur cet enjeu. Malgré le fait qu’il y a eu d’importants progrès sur de nombreux sujets, il n’en demeure pas moins que certains d’une grande importance n’ont pas été réglés.
Pour l’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI) cet accord est assurément un pas dans la bonne direction, cependant il n’est pas à la hauteur des demandes et besoins des populations du Sud. « Sans mention des droits humains, incluant le droit des femmes et les droits des peuples autochtones, ni de sécurité alimentaire dans la partie opérationnelle du texte, il est impossible de parler de justice climatique ce qu’exigent les plus vulnérables » déclare Geneviève Talbot, membre du conseil d’administration de l’AQOCI. C’est un recul pour l’égalité entre les femmes et les hommes. Il est reconnu que les femmes sont affectées de manière disproportionnée par les impacts du changement climatique, tels que les sècheresses, les inondations et les catastrophes naturelles. Les conséquences des changements climatiques sont nombreuses pour les femmes : diminution de la production agricole, augmentation de la charge de travail (corvée de l’eau), violence et harcèlement, etc. Il est étonnant que peu de liens aient été faits entre l’adoption unanime en septembre des objectifs de développement durable (ODD) et l’accord sur le climat. Rappelons qu’un des objectifs vise à réaliser l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles.
Pour en lire plus sur le communiqué de l’AQOCI suivez ce lien.
Analyse ÉFH de l’Accord de Paris
Pour lire l’Accord de Paris, daté du 12 décembre 2015 en français, [cliquez ici.
->http://unfccc.int/resource/docs/2015/cop21/fre/l09f.pdf]
Veuillez noter la perte des références explicites aux droits humains et aux droits des femmes dans le libellé de l’accord :
Article 2.2 (p.24) « Le présent Accord sera appliqué conformément à l’équité et au principe des responsabilités communes mais différenciées et des capacités respectives, eu égard aux contextes nationaux différents. »
Versus la proposition initiale (an anglais seulement) du 10 novembre 2015.
[This Agreement shall be implemented on the basis of equity and science, in [full] accordance with the principles of equity and common but differentiated responsibilities and respective capabilities[, in the light of national circumstances], while ensuring the integrity and resilience of natural ecosystems, and the respect, protection, promotion and fulfillment of human rights for all, including indigenous peoples, including the right to health and sustainable development, [including the right of people under occupation] and to ensure gender equality and the full and equal participation of women, [and intergenerational equity].]
La majorité du vocabulaire sur l’égalité entre les femmes et les hommes a été omis des articles dans la version finale, entre autres les mentions d’une approche sensible au genre dans la distribution des ressources financières, la prise en considération des données ventilées par sexe, l’intégration d’une perspective de genre dans les cadres politiques, entre autres.
Nous saluons les articles qui ont assuré l’intégration des principes d’égalité entre les sexes, tels :
Article 7.5 sur l’adaptation
« Les Parties reconnaissent que l’action pour l’adaptation devrait suivre une démarche impulsée par les pays, sensible à l’égalité des sexes… »
Article 11.2 sur le renforcement des capacités
« Il devrait s’inspirer des enseignements tirés de l’expérience, notamment des activités de renforcement des capacités menées dans le cadre de la Convention, et représenter un processus efficace, itératif, participatif, transversal et sensible à l’égalité des sexes. »
Cependant il est important de souligner que l’énoncé « sensible à l’égalité des sexes » doit être plus clairement défini dans le plan de travail pour la période 2016-2020 pour assurer qu’il ne sera dilué ou même mis à part lors de la mise en œuvre.
Préparée par la Coordonnatrice du CQFD de l’AQOCI
16 décembre 2015
Justice climatique : Pourquoi les femmes doivent être intégrées
L’issue de la 21ème Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, qui s’est tenue à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015, vient conforter les raisons pour lesquelles les femmes doivent être au cœur des décisions et des mobilisations pour faire progresser la justice climatique. Cette semaine, l’AWID examine quelques défis et opportunités liés à l’intégration des femmes dans ces processus. En lire plus.
Beaucoup de femmes à la COP21 : le climat, un « sujet de filles » ?
Elles n’ont pas eu leur place sur la photo officielle, bien que les femmes soient très nombreuses à la COP21. En lire plus.
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