Montréal, le 19 décembre 2022 — À l’issue de la COP15, l’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI) salue l’adoption d’un cadre mondial visant notamment la protection de 30 % des terres et des océans d’ici 2030, ainsi que la création d’un nouveau Fonds mondial pour la biodiversité visant à soutenir les activités de conservation dans les pays du Sud. La perte de biodiversité étant une des menaces les plus urgentes et les plus graves qui pèsent sur la capacité des générations actuelles et futures d’exercer tous leurs droits humains de manière effective, ces nouveaux accords constituent un pas dans la bonne direction.
« Un aboutissement positif s’est dessiné après 15 jours de négociations. Globalement comme toujours, nous restons sur notre faim, avec le sentiment de devoir positiver, sachant que chaque petit pas est un pas pour la préservation de l’humanité. Pour la jeunesse présente à la COP15, la conservation de la biodiversité est une question de vie pour les communautés à la base. Nous réaffirmons notre attente pour des engagements à la hauteur du danger que coure notre planète. Et nous appelons à plus d’interactions entre les conventions de la génération de Rio. », Mawusé Hountonji, directeur, Jeunes volontaires pour l’environnement du Bénin.
Les accords seront jugés sur leur mise en œuvre
Les accords comme ceux qui viennent d’être adoptés à la COP15 cependant n’ont de valeur que s’ils sont pleinement mis en œuvre par les États. Or, les pays du Nord, par exemple, n’ont toujours pas rempli leur promesse de 2009 visant à contribuer collectivement de 100 milliards de dollars US par année au financement climatique dans les pays du Sud. Respecteront-ils leur nouvel engagement de mobiliser annuellement 30 milliards de dollars d’ici 2030 ? Et est-ce que l’argent parviendra rapidement aux communautés en première ligne de la lutte contre la perte de la biodiversité dans ces pays ?
Pour atteindre leurs objectifs, ces accords doivent aussi être mis en œuvre en favorisant une participation active et plus importante des groupes les plus touchés par la perte de la biodiversité dans les instances de décision, notamment les femmes, les jeunes, les populations autochtones et les communautés racisées.
Au-delà du contenu des accords, il faut continuer à s’attaquer aux causes sous-jacentes
Au-delà des accords conclus à la COP15, l’AQOCI rappelle que les causes sous-jacentes de la perte de la biodiversité prennent racine dans un système économique et un système de valeurs dommageables pour la nature, et qu’il faut poursuivre la décolonisation de nos rapports entre nations et de nos territoires pour sortir du paradigme du développement et de la croissance à tout prix. C’est dans cet esprit que l’AQOCI a signé l’Appel de Montréal et le Manifeste pour la biodiversité, la justice sociale et écologique.
« C’est en mettant en œuvre des changements systémiques et en renforçant la solidarité entre les peuples du monde que nous pourrons le mieux faire face collectivement au défi du déclin de la biodiversité », conclut Michèle Asselin, directrice générale de l’Association.
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Michèle Asselin, directrice générale
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