Initiation à la solidarité internationale : la route vers l’engagement par
Éloïse Krumke, Alternatives – Tunisie
La solidarité internationale : un concept que je n’avais jamais entendu parler avant de m’embarquer dans un projet avec Québec Sans Frontière (QSF). Il y a cinq mois, on m’aurait demandé ce qu’était cette action et la totalité des concepts que ça englobe, je n’aurais probablement jamais été capable d’en faire une définition. J’aurais probablement fait l’erreur, comme ma chère grand-mère, de parler d’aide humanitaire.
C’est grâce à l’organisme Alternatives que je pars en Tunisie cet été, travailler avec le Forum Tunisien des Droits Économiques et Sociaux (FTDES), dans un projet d’autonomisation des femmes de l’industrie du textile, dans la région de Monastir. C’est aussi grâce à Alternatives que j’ai été initié à la solidarité internationale. Plus j’en apprends sur le sujet, plus je me remets question, plus je remets en question notre société, nos politiques, nos relations avec l’international et nos actions quotidiennes. J’ai commencé à m’informer davantage sur plein de sujets sociaux, écologiques, économiques et politiques. Je me rends compte que je souhaite m’engager de plus en plus dans des causes sociales et environnementales.
Nous étions environ 300 personnes présentes aux Journées Québec Sans Frontières (JQSF) du 25a u 27 janvier 2019, pour échanger, discuter et partager sur différents projets QSF à l’international. Une grande majorité, dont moi-même, était en train de vivre son initiation à la solidarité internationale. Je peux dire, après ces trois jours d’activités, de festivités et de rencontres, que je pense enfin bien comprendre ce qu’est réellement la solidarité internationale et que je suis fière de participer à une action de la sorte.
Ce que j’ai finalement pu comprendre de la solidarité internationale c’est que l’on fait ces projets dans le but de comprendre ce qui se passe ailleurs, leurs réalités, leurs batailles quotidiennes, afin d’agir ici. C’est d’aller rencontrer des gens, discuter et échanger sur les sujets qui nous ont réunis afin de ramener ces connaissances au Québec et de devenir des citoyens engagés, des porte-paroles et d’être solidaires aux populations du sud. Faire de la solidarité internationale c’est donc également de sensibiliser le public québécois sur les questions d’égalité femmehomme/, d’environnement, d’éducation, de développement international, d’économie sociale et solidaire, etc.
Grâce au JQSF, j’ai appris qu’il existait de nombreuses organisations de solidarité et de coopération internationales qui organisent des projets chaque année dans de nombreux pays d’Amérique du Sud, d’Afrique et d’Asie. J’ai également pu réaliser que certaines organisations que je connaissais déjà, comme Oxfam-Québec et le YMCA, organisaient de nombreux projets. Parler avec d’autres participant-e-s QSF et des personnes ayant déjà fait des projets de solidarité internationale était passionnant et m’a fait réaliser la chance que nous avions de participer à ce genre d’action.
Personnellement, mon initiation à la solidarité internationale m’a ouvert les yeux et m’a montré une voie, une possibilité, une façon d’atteindre un monde plus juste. Je me suis également demandé pourquoi notre système d’éducation ne nous sensibilise pas davantage à cette façon de devenir des citoyen-ne-s actif-ve-s et au courant des enjeux internationaux. Je crois que pour faire de la solidarité internationale il est primordial de s’interroger sur ses objectifs personnels, sur sa posture et son rôle en tant que participant-e dans un projet du genre dans un autre pays. Les formations et l’encadrement des organismes nous permettent facilement d’arriver à ces remises en question. Pendant deux mois et demi, nous serons dans ces pays afin d’apprendre, d’échanger, de partager et de soutenir. Nous y allons principalement pour montrer notre solidarité et construire des liens de confiance avec les populations du Sud. Aller dans ces endroits pour leur apprendre des choses : ce n’est pas l’intention et le but à avoir, car nous n’avons pas les mêmes réalités. C’est donc pour sortir de notre zone de confort et pour voir autre chose que ce que l’on connait, que nous faisons ces projets. Nous allons dans ces pays pour nous, pour la société québécoise et pour le développement international.
Mon initiation à la solidarité internationale m’a montré une façon de devenir une citoyenne du monde active et m’a permis de développer un certain militantisme pour les causes qui me touchent. Participer aux JSQF m’a clairement montré que les possibilités d’engagement sont multiples, que plusieurs opportunités sont possibles au retour de nos projets et que cette expérience à l’international sera bénéfique dans plusieurs domaines. Voici comment je perçois la solidarité internationale et comment j’ai vécu mon initiation. Je pars pour la Tunisie en juin et probablement qu’à mon retour j’aurai une nouvelle façon de voir la solidarité internationale puisque je l’aurai enfin vécu.
Les commentaires sont fermés.