L’impact de l’agriculture sur le réchauffement climatique diffère selon le modèle agricole qui est mis en œuvre. En effet, agriculture industrielle et agriculture paysanne ne se trouvent pas sur le même pied d’égalité en ce qui concerne les émissions de GES. Car si on ajoute le transport, la transformation et l’emballage, la congélation et la vente au détail, ainsi que le gaspillage alimentaire, on estime que le système agricole industriel mondial représente de 44 % à 57 % des émissions totales de GES.
C’est afin de faire la lumière sur cette question que Développement et Paix publie le rapport « L’agriculture paysanne au cœur de la justice climatique ». Ce rapport démontre que nous devons rapidement initier une transition vers de nouveaux modèles agricoles si nous souhaitons lutter effectivement contre les changements climatiques.
Les études de cas qui se basent sur des exemples au Burundi, au Canada, en Indonésie et au Paraguay, présentent des initiatives mises de l’avant par les paysannes et paysans, comme l’agroécologie, l’agriculture urbaine ou encore l’exploitation familiale intégrée.
L’agriculture paysanne propose des alternatives sociales, économiques et productives qui constituent non seulement des réponses adéquates pour lutter contre le réchauffement climatique, mais également pour réformer en profondeur le modèle économique dominant qui en est responsable.
Les petits producteurs familiaux dans les pays du Sud représentent environ 85 % des agriculteurs et produisent 60 % des aliments consommés dans le monde, alors qu’ils n’occupent que 20 à 30 % des terres arables. Ils sont pourtant les premiers à souffrir de la faim et à subir les impacts des changements climatiques. Pour lutter efficacement contre les changements climatiques, le Canada doit appuyer financièrement la petite agriculture familiale sous trois aspects:
- en défendant l’accès sécuritaire à la terre pour les paysanne et paysans ;
- en appuyant financièrement des pratiques agricoles qui sont bonnes pour l’environnement, comme l’agroécologie; et
- en s’assurant que les petites agricultrices et agriculteurs familiaux aient une voix dans les décisions politique qui les concerne.
La transition vers de nouveaux systèmes agro-alimentaire se fera un pas à la fois et nécessitera un appui financier de la part du Canada.
[ Appuyez les populations des pays du sud qui sont les plus affectées
et demandez au gouvernement canadien d’agir->https://www.devp.org/fr/education/fall2016/action].
Pour ce faire, une carte d’action adressée au premier ministre demande par quels moyens le Canada entend tenir son engagement d’investir 2,65 milliards de dollars d’ici 2020 afin d’appuyer les populations des pays du Sud durement affectées par les changements climatiques. Elle interpelle le gouvernement du Canada à considérer le rôle primordial de la petite agriculture familiale dans les pays du Sud pour refroidir la planète et lutter contre la faim dans le monde.
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