Le mardi 10 mai 2022, Amnistie internationale a publié un rapport illustrant les méthodes utilisées par les autorités militaires et policières, en République démocratique du Congo, pour réduire au silence les personnes jugées critiques à l’égard de l’état de siège, notamment les parlementaires, les militant·e·s prodémocratie et le personnel des organisations de défense des droits humains.
Le 3 mai 2021, le président a décrété l’état de siège au motif de la protection de la population civile pour une durée de 30 jours qui a été prolongé 22 fois depuis lors et qui reste en vigueur à ce jour. En vertu de cette mesure, tous les pouvoirs des autorités locales et des tribunaux ordinaires ont été transférés à l’armée et à la police, qui ont été autorisées à limiter les libertés d’expression, d’association pacifique, de réunion et de mouvement comme elles le jugeaient nécessaire. Depuis l’instauration de l’état de siège, le nombre de victimes civiles dues au conflit armé dans la région a plus que doublé en un an, passant de 559 entre juin 2020 et mars 2021 à 1261 entre juin 2021 et mars 2022.
Dans ce contexte, il est urgent que les autorités congolaises révoquent les pouvoirs conférés aux tribunaux militaires sur les tribunaux civils au Nord-Kivu et en Ituri, et qu’elles proposent un plan permettant la levée de l’état de siège, ainsi que des recours effectifs pour celles et ceux ayant été arbitrairement arrêté·e·s et détenu·e·s pour avoir critiqué l’état de siège. Nous vous invitons donc à prendre connaissance du rapport ci-joint et à le partager dans vos réseaux. Celui-ci est également accessible en ligne sur notre site web : au lien suivant https://amnistie.ca/sites/default/files/2022-05/rapport_RDC_compresse.pdf
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