Réflexion commune sur la collaboration entre OCI et minières
Le 26 mars, plusieurs membres de l’AQOCI se sont réunis pour réfléchir ensemble sur la collaboration entre les organismes de coopération internationale et les minières canadiennes. Depuis quelques temps, avec la priorité donnée à la « croissance économique durable », l’ACDI encourage de plus en plus les partenariats entre les organisations de coopération internationale et les compagnies minières canadiennes dans le cadre de projets visant une plus grande responsabilité sociale des entreprises.
Ces compagnies ont parfois une réputation peu enviable en matière de violation des droits de la personne, de détérioration de l’environnement et leur travail engendre souvent des conflits sociaux dansles pays touchés. Cette discussion avait donc comme objectif de permettre aux membres de mieux cibler les enjeux de cette coopération en fournissant des informations sur la politique des RSE du gouvernement canadien et des conséquences des projets miniers canadiens dans le monde.
Les OCI ont pu assister à des présentations de Gabriel Goyette et de Bonnie Campbell du CIRDIS, ainsi que de Guy Lamontagne (SOCODEVI) et de Denis Tougas (L’Entraide missionnaire).
Il ressort de la journée qu’il existe plus de divergences que de convergences entre la vision, la logique et les objectifs des OCI et des minières. On relève notamment une grande crainte que les entreprises ne se substituent à l’État dans certains pays du Sud et que cela nuise à un processus de développement à long terme et qui soit bénéfique pour la population. Certains voient cette collaboration comme une contradiction fondamentale pour l’action des organismes de coopération qui irait à l’encontre de leurs principes et de leur liberté d’action. Certains affirment en particulier que la logique du profit est diamétralement opposée à celle de la coopération et de la solidarité. Plusieurs s’entendent pour affirmer qu’il est de notre devoir d’améliorer les pratiques de ces acteurs en tant que citoyens canadiens. Par ailleurs, les OCI divergent quant aux moyens de le faire. Certains des OCI présents considèrent que le dialogue avec les minières est essentiel à l’amélioration des pratiques, alors que plusieurs autres considèrent que nous ne disposons pas du rapport de force nécessaire pour vraiment influencer la définition des projets de RSE et les pratiques des minières dans le contexte actuel. Le plaidoyer auprès de notre gouvernement pour améliorer ses politiques de RSE continue à être une priorité pour les OCI présents.
Suite à la journée de discussion, l’AQOCI retient quelques pistes d’action suggérées par ses membres :
- Poursuite de l’analyse et du suivi des politiques et projets de l’ACDI en RSE en vue d’une amélioration des projets de RSE proposés par le gouvernement
- Sensibilisation de la population pour détruire le mythe d’un lien direct entre investissements miniers et développement
- Sensibilisation les députés à ces questions et en particulier à la modification du sens des revendications faites dans le rapport des Tables-rondes sur la RSE de 2007
- Rapprochement des groupes qui possèdent une expertise en RSE, comme le Réseau canadien pour la reddition de compte des entreprises (RCRCE/CNCA)
- Mobilisation d’une délégation des membres de l’AQOCI pour le « Printemps québécois » du 22 avril
- Diffusion et explication des Chartes de principes de l’AQOCI, en particulier la Déclaration du Québec.
Contribuez à une plus grande imputabilité des compagnies minières
Signez la pétition et manifestez votre appui au projet de loi C-323 qui vise à « modifier la Loi sur les Cours fédérales pour la promotion et la protection des droits de la personne à l’échelle internationale ».
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