Fondée en 2001 en opposition au Forum économique mondial de Davos et pour proposer des alternatives à la mondialisation néolibérale, le Forum social mondial (FSM) rassemble tous les ans ou aux deux ans des citoyen·e·s, des organisations et des réseaux du monde entier pour discuter d’enjeux comme la paix, les droits humains, les droits des femmes et l’égalité des genres, le climat, l’environnement, la démocratie, l’espace civique, la lutte pour les terres, la souveraineté alimentaire et j’en passe.
Pour la 16e édition du FSM, qui s’est déroulée du 15 au 19 février 2024, le bilan de clôture indique que c’est plus de 50 000 personnes provenant de 93 pays qui ont convergé vers Katmandou, au Népal, pour apprendre, rencontrer, échanger et proposer des initiatives pour bâtir un autre monde que nous croyons toujours possible : un monde basé sur des principes de justice, d’inclusion, d’égalité et de respect des droits humains.
Pour l’occasion, l’AQOCI, Katalizo, Alternatives, le Journal des Alternatives — une plateforme altermondialiste (JdA-PA) et RÏSE ont mis sur pied et accompagné à Katmandou le Collectif québécois En route vers le FSM 2024 au Népal, qui regroupait une vingtaine de personnes, en grande majorité des jeunes. Les membres du Collectif ont participé activement aux activités du FSM et publié de nombreux textes que vous pouvez consulter dans la section du Journal des alternatives consacrée au FSM 2024. Vous trouverez aussi une vidéo réalisée par deux membres du Collectif sur le site de Pivot intitulée La jeunesse au centre du Forum social mondial 2024.
Message du secrétaire général des Nations Unies
À la veille de l’ouverture du FSM, le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a fait parvenir un message aux participant∙e∙s pour les remercier de se rassembler dans un esprit de solidarité et de coopération, afin de faire entendre les voix des plus vulnérables, de redonner de l’espoir et de trouver des solutions innovantes aux problèmes mondiaux pour les peuples et la planète. Le secrétaire général a notamment souligné la nécessité de réformer un système financier mondial obsolète, dysfonctionnel et injuste; de se mobiliser pour faire face à la crise climatique; et d’un contrat social renouvelé, fondé sur la confiance, la justice et l’inclusion, et ancré dans les droits humains.
Ouverture spectaculaire du FSM 2024
Une grande marche d’ouverture rassemblant des dizaines de milliers de personnes a donné le ton au forum et a permis rendre visible de nombreuses luttes portées par les personnes présentes. Elle fut l’occasion notamment d’une grande démonstration de solidarité avec la Palestine.
D’innombrables activités
Pendant les cinq jours du forum, plus de 400 activités ont été organisées autour de thèmes variés. Des conférences, des panels, des activités artistiques et autres ont permis aux participant·e·s de s’informer sur les luttes qui sont menées aux quatre coins du monde en faveur de la justice sociale.
Plusieurs membres du Collectif ont organisé des activités sur place, notamment les suivantes :
- Assemblée vers le forum social mondial des Intersections en 2025
- L’éducation au Québec : marchandise ou bien commun ?
- Panorama des luttes « grassroots » pour la justice climatique au Québec
De son côté, l’AQOCI a organisé une activité intitulée « Les peuples et la planète avant le profit: campagnes pour la reddition de comptes des entreprises au Canada » en collaboration avec le Regroupement pour la responsabilité sociale des entreprises (RRSE), Développement et Paix – Caritas Canada et l’International Human Rights Program de l’Université de Toronto.
Nous avons aussi été invités à intervenir dans le cadre du panel « Droits des générations futures : Une action prospective sur les droits humains » organisé par l’Institut Prometheus pour la démocratie et les droits humains, basé au Maroc. Les discussions ont porté principalement sur les droits des générations futures face à l’urgence climatique.
Des actions : oui, mais pas assez
Après plusieurs jours de discussions, la dernière journée du FSM a été consacrée en partie à la diffusion d’une soixantaine de déclarations élaborées par des participant·e·s. Par exemple, Katalizo a recueilli de nombreuses signatures en appui à son projet d’organiser un Forum social mondial des intersections à Montréal en 2025 et l’AQOCI a signé l’Appel de Katmandou pour les générations futures.
Il est difficile de cerner toutes les initiatives qui naissent dans le cadre de ces FSM étant donné la multitude d’activités et de participant·e·s, et l’absence d’un mécanisme ou d’une plateforme permettant de les recenser. Mais tout de même, les membres du Collectif québécois, en particulier les jeunes, sont restés un peu sur leur appétit en ce qui concerne la mise en place d’actions concrètes.
Bien qu’ils reconnaissent le grand potentiel du FSM pour nourrir la nécessaire dynamique de transformation sociale que nous souhaitons toutes et tous, ils ont adressé trois recommandations principales au conseil international du FSM pour la suite du processus : augmenter la place des jeunes dans le forum et ses instances; renforcer les stratégies d’action en commun ; et poursuivre les innovations méthodologiques.
Le prochain forum social mondial aura lieu en Afrique
C’est à Cotonou, au Bénin, que se tiendra le prochain FSM en 2026. Un autre Collectif québécois devrait être mis sur pied pour y participer et l’AQOCI, qui compte 21 organismes membres qui mènent des activités avec de multiples partenaires dans ce pays, devrait encore une fois y jouer un rôle actif.
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