L’AQOCI a participé à la 28e Conférence des parties sur les changements climatiques (COP 28) à Dubaï du 4 au 10 décembre 2023.
Sachant que cette COP se déroulait aux Émirats arabes unis, un des 10 plus grands producteurs de pétrole au monde, que la présidence de la COP était assurée par le président-directeur général (PDG) de la Compagnie nationale pétrolière d’Abou Dhabi et qu’on s’attendait à une participation record du nombre de lobbyistes du secteur pétrolier et gazier, pourquoi donc participer à cet événement ? Pour trois raisons principales.
Premièrement, pour amplifier les revendications des groupes des pays et territoires du Sud global les plus affectés par les impacts des changements climatiques.
Dans les mois précédents la COP, l’AQOCI a initié des collaborations avec cinq organisations et réseaux d’Amérique latine (LATINDADD et COICA), d’Afrique (Congo Basin Conservation Society et Jeunes volontaires pour l’environnement Sénégal) et d’Asie (People’s Coalition on Food Sovereignty) afin de connaître leurs priorités pour la COP et contribuer à visibiliser leurs perspectives.
Nous avons d’abord consulté ces cinq partenaires afin d’inclure leurs revendications dans le document de plaidoyer de l’AQOCI pour la COP28 disponible en français, en anglais et en espagnol. Nous avons ensuite produit et diffusé sur nos plateformes de médias sociaux cinq vignettes présentant la revendication principale de chacun des partenaires (avec des versions en anglais et en espagnol pour que les partenaires puissent aussi les diffuser dans leurs propres réseaux). Puis nous avons aussi enregistré et diffusé (sur notre chaîne YouTube) de courtes entrevues réalisées pendant la COP avec chacun des partenaires.
De plus, nous avons organisé un événement au Pavillon du Canada pour donner l’occasion à nos partenaires de parler de leur travail en matière de justice climatique, de leurs perspectives sur les enjeux de la COP28 et de leurs attentes par rapport au Canada aux autres pays des Nords. L’événement intitulé « Perspectives des groupes autochtones et du Sud sur les enjeux de la COP28 et le rôle du Canada » a été un grand succès alors qu’une soixantaine de personnes sont venues écouter nos panélistes… dans une salle dont la capacité était d’environ 50 places. Cette activité a été organisée notamment en partenariat avec notre collègue Maureen Ogeard de SUCO, qui a récemment publié un article sur son expérience à la COP.
En lien avec notre thématique annuelle sur la souveraineté alimentaire, l’AQOCI a aussi été invitée à prendre la parole dans le cadre d’une activité organisée par la Global People’s Caravan for Food, Land and Climate Justice et qui visait à mettre de l’avant la voix des paysannes et des paysans en faveur d’une transformation radicale des systèmes alimentaires comme solution climatique.
Deuxièmement, pour favoriser la participation active des jeunes.
À travers la mise sur pied et l’accompagnement d’une délégation jeunesse, l’AQOCI a permis à cinq jeunes militantes pour la justice climatique de mieux connaître le fonctionnement des négociations climatiques internationales et de faire entendre leurs voix auprès des décideur-euse-s. Ces déléguées ont participé très activement à la COP notamment en assistant à de nombreuses activités sur place, en donnant des entrevues aux médias, en produisant des vidéos, en rencontrant des décideur-euse-s et en participant à des actions directes.
Les déléguées jeunesse ont organisé des entrevues avec les ministres de l’Environnement du Canada, Steven Guilbault, et du Québec, Benoit Charrette. Elles ont aussi rencontré le ministre Fitzgibbon (Coalition avenir Québec), ainsi que les députées Kristina Michaud (Bloc Québécois) et Désirée McGraw (Parti libéral du Québec). Lors de ces rencontres, elles ont présenté les demandes du document de plaidoyer de l’AQOCI et partagé leurs propres perspectives sur les enjeux du climat.
Les déléguées ont aussi produit une vidéo pour expliquer la COP28, une sur le concept de « phase out » ou d’élimination progressive des combustibles fossiles, et une avec Philippe Simard (membre du conseil d’administration du Carrefour de solidarité internationale) sur la contribution de la société civile québécoise à la COP.
Les membres de la délégation jeunesse et de l’équipe de l’AQOCI ont aussi contribué à informer le public québécois de ce qui se passait à la COP en participant en direct, à titre d’intervenant-e-s, à deux panels et 4 séances de débreffages organisés par les Dialogues pour le climat.
Troisièmement, pour ne pas laisser justement toute la place et le pouvoir aux lobbyistes du secteur pétrolier et gazier.
La société civile a un rôle crucial à jouer pour faire entendre les voix plurielles et mettre de l’avant des perspectives critiques lors des COP. La délégation de l’AQOCI a participé activement à des actions directes pour dénoncer le génocide en cours à Gaza et s’opposer aux tentatives d’écoblanchiment de certains gouvernements et lobbyistes du secteur pétrolier, notamment en investissant certaines activités et en contribuant à la nomination de l’Alberta à titre de « Fossile du jour ». Elle a aussi été active au sein de la grande manifestation pour la justice climatique du 9 décembre sur le site de la COP.
Et maintenant ?
La participation à la COP représente certes un moment important de notre engagement envers la justice climatique, mais nos actions ne se limitent pas aux 12 jours que dure la conférence. Au moment d’écrire ces lignes, par exemple, les déléguées jeunesse s’affairent à rédiger cinq articles, en collaboration avec nos partenaires du Sud global, pour partager leurs analyses des résultats de la COP et des actions qu’ils entendent mener au cours des prochains mois en faveur de la justice climatique. Certaines déléguées préparent aussi des communications sur la justice climatique et leur expérience à la COP28 qui seront présentées dans diverses conférences au cours des prochains mois.
D’ailleurs, nous terminons cet article en vous invitant à venir entendre et rencontrer les membres de la délégation jeunesse de l’AQOCI à la COP28 lors de l’événement que nous organisons le 7 février prochain à la Maison du développement durable, à Montréal, dans le cadre de la Semaine du développement international. En plus d’en apprendre davantage sur l’expérience de la délégation à Dubaï, ce sera aussi l’occasion de participer au lancement de la nouvelle bande dessinée de l’AQOCI (sur Vandana Shiva et la souveraineté alimentaire) et de la deuxième saison du balado Prendre part, une initiative de la Table de concertation jeunesse en solidarité internationale de l’AQOCI résultant notamment de la participation la délégation jeunesse de l’AQOCI à la COP27 l’an dernier.
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