Du 25 novembre au 6 décembre, le Comité québécois femmes et développement (CQFD) de l’AQOCI lance une campagne de sensibilisation et d’action sur les médias sociaux, pour les 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes.
Pour l’édition 2022, la campagne #CQFD – Ce Qu’il Faut Dénoncer et Ce Qu’il Faut Défendre – porte sur les injustices et violences économiques contre les femmes. Avec cette campagne, le CQFD vous invite à découvrir plusieurs faits et à soutenir les prises de paroles et les actions des femmes à travers le monde.
Également, agissez dès maintenant pour l’adoption d’une loi sur les droits humains, la protection de l’environnement et les activités des entreprises canadiennes à l’étranger en signant cette pétition. Les peuples autochtones, les femmes, les communautés paysannes et les groupes marginalisés sont particulièrement menacés par les abus commis par les entreprises multinationales dans plusieurs secteurs.
Partout dans le monde, des femmes se mobilisent pour lutter contre les injustices et les violences économiques. Elles proposent des solutions pour transformer notre économie afin de la rendre juste, équitable et au service de la protection de la vie et des communautés. Cette campagne vous invite à agir en solidarité et en soutien à leurs indignations, leurs analyses et leurs actions. Joignez-vous à nous en partageant les vignettes et les appels à l’action du 25 novembre au 6 décembre.
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#12JoursDaction #CQFD
Les obstacles économiques et financiers au droit de posséder la terre, l’appauvrissement et l’exploitation du travail des femmes sont des fondations sur lesquelles repose notre économie. Plusieurs secteurs économiques formels, comme l’industrie du textile, reposent sur l’exploitation des travailleuses et travailleurs du secteur informel des pays du Sud. Par exemple, au Vietnam, les femmes employées dans le textile doivent travailler 62 heures par semaine, à 1$ de l’heure, pour produire les vêtements qui sont surconsommés à bas prix ailleurs dans le monde.
Mais là-bas comme ailleurs, des femmes comme Kalpona Akter refusent ces conditions et se battent pour faire changer les choses.
Source de la citation : Labor Rights et Oxfam International
Les femmes peuvent vivre de la violence genrée tant dans la sphère privée que la sphère publique, notamment dans le cadre de leurs activités professionnelles et génératrices de revenus. On le constate avec les données sur le harcèlement sexuel vécu au travail : en Ouganda, une enquête a indiqué que 90% des femmes avaient été sexuellement harcelées au travail par leurs supérieurs de sexe masculin; en Asie Pacifique (Japon, Malaisie, Philippines et Corée du Sud), ce pourcentage oscille entre 30% et 40%; du côté de l’Inde et du Bangladesh, dans l’industrie du textile, 60% des travailleuses ont vécu du harcèlement au travail et, dans les usines de Dacca, cette proportion s’élève à 80%. Au Canada, le harcèlement sexuel au travail a été vécu par 30% des répondant-e-s à une vaste enquête – 94% des personnes ayant déclaré avoir subi ce type de harcèlement étaient des femmes, avec une proportion importante de femmes handicapées ou minorisées.
Ces violences sont des obstacles importants qui viennent réduire les opportunités économiques et sociales qui s’offrent aux femmes, en particulier celles venant de groupes autrement discriminés, comme les femmes migrantes, racisées, LGBTQI2S+ et celles vivant avec un handicap.
Sources : ITUC, ONU Femmes, Fair Wear Foundation, ActionAid; Emploi et Développement social Canada
Dans les pays du Sud, c’est dans l’économie informelle que se trouvent la plupart des emplois occupés par des femmes : 75% des femmes dans les sociétés du Sud œuvrent dans le secteur informel, où il n’y a pas de protection des droits. En 2021, 600 millions de femmes exerçaient, à l’échelle planétaire, les emplois les plus précaires. Ce sont des emplois et des moyens de subsistance sans protection sociale, où il y a souvent des abus, de l’exploitation et des violences ou encore des conditions difficiles et dangereuses.
Ce sont aussi des emplois d’une très grande précarité, sans sécurité de revenus à long terme car soumis aux aléas des conjonctures. Par exemple, les femmes exerçant des emplois précaires ont été touchées de plein fouet par la pandémie : en 2020, la perte de revenus des femmes dans le monde a été estimée par l’ONU à au moins 800 milliards de dollars, soit plus que le PIB conjugué de 98 pays. Selon ONU Femmes, deux tiers des emplois perdus étaient tenus par des femmes et 47 millions de femmes de plus seront contraintes de vivre avec moins de 1,90 $ par jour.
Source : Oxfam International et ONU Femmes
Le système économique mondial repose également sur l’exploitation des enfants. En 2021, on constatait bien tristement que le travail forcé des enfants a augmenté pour la première fois depuis 20 ans. Ainsi, 160 millions d’enfants sont forcés de travailler dans le monde, dont la moitié sont âgés entre 5 à 11 ans. Près de 3 enfants sur 4 (70%) travaillent dans le secteur de l’agriculture.
Ces chiffres ne comptabilisent pas le travail domestique non rémunéré effectué par les enfants, en majorité des petites filles. En 2016, l’UNICEF estimait que le travail domestique des filles âgées de 5 à 14 ans représentait 160 millions d’heures de travail par jour dans le monde.
Source : OIT et UNICEF, Organisation internationale du Travail et UNICEF
Dans certaines régions, le droit et les opportunités des femmes de posséder la terre, notamment celle qu’elles cultivent, jouent un rôle majeur dans leur vulnérabilité à la violence. Par exemple, en Inde, 49% des femmes qui ne possèdent pas de terre sont victimes de violences domestiques, contre 7% pour les femmes qui sont propriétaires de la terre qu’elles cultivent. De façon globale, avoir le plein contrôle sur son milieu de vie et ses ressources financières réduit le risque d’être exposé à la violence et aide à s’en sortir, le cas échéant. Dans le monde, bien que les femmes cultivent la terre autant que les hommes, moins de 20% des terres agricoles sont détenues par les femmes.
Informez-vous et soutenez les luttes des paysannes à travers le monde.
Source : Women Deliver et FAO
Pour certains groupes de femmes, notamment les femmes autochtones, il y a un lien direct entre l’exploitation minière et des ressources naturelles et la violence à leur égard. C’est le cas au Canada et ailleurs dans le monde, et de nombreuses compagnies minières canadiennes sont concernées.
Source : Indigenous Climate Network
Le travail des soins réfère à l’ensemble des responsabilités domestiques et communautaires : cultiver et cuisiner la nourriture, éduquer les enfants, prendre soin des personnes âgées ou malades, garder le milieu de vie habitable et sécuritaire, etc. Ces tâches sont majoritairement placées sous la responsabilité des femmes. Elles réfèrent tant au travail non rémunéré que rémunéré, ce dernier étant souvent précaire, comme par exemple pour les travailleuses domestiques migrantes.
À l’échelle mondiale, les femmes effectuent trois fois plus de soins et travaux ménagers non rémunérés que les hommes. La valeur de ce travail peu ou pas rémunéré effectué par les femmes dans le monde, en une année, est évaluée à 10 800 milliards de dollars. C’est 3 fois la valeur produite par le secteur des technologies! Du côté des emplois formels et rémunérés, l’économie des soins représente 11,5% des emplois dans le monde, dont deux tiers sont occupés par des femmes.
Sources : Oxfam-Québec, ONU Femmes et Capire de la MMF
L’économie mondiale repose en partie sur l’exploitation et les violences économiques à l’encontre des femmes, et plus particulièrement des femmes du Sud. Il est essentiel de revoir en profondeur notre système économique. Et pour concrétiser cette transformation, il faut soutenir les initiatives et les solutions de femmes, tant au niveau individuel que collectif, en particulier les femmes du Sud. Elles sont nombreuses à s’engager en faveur du commerce équitable, d’une économie sociale et solidaire et de plusieurs autres modèles d’affaires basés sur la protection des droits humains et de la nature.
Source : Créateurs de valeurs
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