RACISME, EXPLOITATION, EXPULSIONS : la situation méconnue des personnes d’origine haïtienne expulsées de République dominicaine
Participer à la campagne sur Thunderclap
Contexte
Ils sont 500 000 travailleurs étrangers en République Dominicaine, dont 85% sont d’origine haïtienne. Ils constituent une main d’œuvre bon marché qui travaille dans l’agriculture, la construction, le tourisme, le service domestique : ils occupent des emplois dont les dominicains ne veulent pas parce que les salaires sont très bas et les conditions de travail extrêmement dures. La majorité vit dans une grande pauvreté.
Ils et elles sont d’origine haïtienne, certains nés en Haïti, d’autres dont la famille est arrivée il y a deux, trois et même quatre générations. La plupart n’ont pas de documents d’identité, ni de leur pays d’origine, ni de République Dominicaine où beaucoup sont nés. Ils n’ont donc droit à aucun avantage social, à commencer par le droit à l’éducation qui s’arrête après le niveau primaire. Ils n’ont pas accès, non plus, à une protection sociale en santé et au niveau du travail.
À certains, on avait accordé la nationalité selon le principe de la « loi du sol », reconnu en droit international, pour ensuite la leur retirer par une décision du Tribunal constitutionnel de septembre 2013 (168-13), ce qui fait de ces gens des APATRIDES, des gens sans droits. D’autres sont des migrants sans papiers, donc illégaux en sol dominicain, qui n’arrivent pas à régulariser leur situation car le programme de régularisation du gouvernement est difficilement accessible.
Les expulsions vers Haïti se sont intensifiées depuis 2013. Les opérations sont menées par les corps policiers et l’armée, de façon brutale, sans préavis. En 2016, Selon le Groupe d’appui aux Rapatriés et Réfugiés – GARR, 65 566 retours ont été enregistrés aux frontières d’Haïti soit 30 030 expulsions et 35 536 retours volontaires (par crainte des expulsions violentes). Une fois en Haïti, ces réfugiés dans leur propre pays se retrouvent dans le dénuement, dans des campements de fortune, n’ayant pour la plupart plus de liens en Haïti.
De nombreuses pressions sont venues des Nations Unies, de l’Organisation des États Américains, d’organisations de droits de la personne, de solidarité, développement international, de syndicats, auxquelles s’est jointe la Concertation pour Haïti demandant à la République dominicaine de cesser les expulsions et aux deux pays de prendre des mesures pour régulariser la situation.
Souhaitant intensifier la sensibilisation du public québécois sur cet enjeu, la Concertation pour Haïti lance cette campagne sur Thunderclap afin d’amplifier ce message sur les réseaux sociaux.
Les commentaires sont fermés.