Ce qu’il faut dénoncer: Les violences faites aux femmes en situation de conflit
Les femmes de Saba: histoires de résilience du Yemen
Une bande dessinée par D. Mathieu Cassendo.
Pour illustrer le thème des violences faites aux femmes en situation de guerre ou de conflit via le médium de la bande dessinée, l’AQOCI a choisi le Yémen d’emblée. Cette guerre oubliée, la plus grande crise humanitaire actuelle, se retrouve au coeur de conflits géopolitiques complexes dont les populations civiles font, une fois de plus, les frais.
- Bande dessinée : Les femmes de Saba – Histoires de résilience au Yemen
- Graphic novel : The women of Sheba – Stories of Resilience in Yemen
- Fiche accès des filles à l’éducation
- Fiche violences faites aux femmes
- Fiche Yémen
Selon les Nations Unies, les violences sexuelles liées aux conflits recouvrent des actes comme le viol, l’esclavage sexuel, la prostitution, la grossesse, l’avortement, la stérilisation et le mariage forcé et toute autre forme de violence sexuelle de gravité comparable, perpétrés contre des femmes, des hommes, des filles ou des garçons, et ayant un lien direct ou indirect avec un conflit. Le terme englobe également la traite des personnes lorsqu’elles sont commises dans des situations de conflit à des fins de violence ou d’exploitation sexuelle.
Pourquoi les situations de conflit entraînent-elles une augmentation des violences faites aux femmes ?
Premièrement, c’est une stratégie de guerre. Tant au Kosovo qu’au Myanmar, le viol et la violence sexuelle visent à humilier, terroriser et provoquer la fuite des populations visées. De plus, La guerre favorise les comportements les plus déviants, l’exploitation sexuelle sert à «récompenser» le combattant méritant.
La résolution 1325 du Conseil de sécurité sur les Femmes, la paix et la sécurité, ainsi que les statuts de Rome de la Cour pénale internationale qualifient formellement ces actes de crimes de guerre, tandis qu’auparavant, on les considérait comme étant des dommages collatéraux.
Deuxièmement, le conflit démantèle les systèmes de gouvernance et de justice, affaiblit les institutions publiques censées protéger les femmes, désagrège le tissu social, rompt le contrat social et mine l’état de droit. Donc les femmes sont également vulnérables aux violences dans leurs communautés et dans les camps de personnes déplacées et réfugiées. Les femmes et les filles courent des risques de violences lorsqu’elles vont chercher de la nourriture, du bois de chauffage et de l’eau, lorsqu’elles utilisent les installations WASH ou en général quand elles quittent leur domicile (IASC). Ce qui, à son tour, brime les droits des femmes : Cette vulnérabilité à la violence, réduit leur mobilité et leur capacité de participer dans la vie économique, politique et sociale.
Cela augmente également le risque de mariages précoces chez les filles, les familles cherchant à offrir une protection supplémentaire et une stabilité économique à leurs enfants. Tous les pays ayant la prévalence la plus élevée de mariages d’enfants, sauf un, figurent sur la liste des États fragiles de l’OCDE.
Les systèmes patriarcaux et militarisés institutionnalisés sont basés sur les inégalités entre les femmes les hommes et perpétuent ces inégalités ainsi que la violence faite aux femmes. Ces systèmes sont également un obstacle fondamental et persistant à la participation des femmes aux efforts de résolution des conflits (ONU Femmes, 2018).
12 Jours, 12 Pays en Conflit
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#1. République Centre Africaine- depuis 2013 (Source : International Crisis Group)
Le recours à la violence sexuelle comme moyen d’intimidation, de représailles et de répression, et pour terroriser des familles et des communautés entières, serait devenu une affreuse banalité (Rapport du Secrétaire général sur les violences sexuelles liées aux conflits, pour la période de janvier à décembre 2017, 2018, p.10).
#2. Yémen – depuis 2014 (Source : Le Monde) Six mois après que le conflit eut éclaté, les cas de violences sexuelles ont augmenté de 60% (Ibid. p.29).
#3 Cameroun- depuis 2014 (Source : International Crisis Group)
Pas un seul membre de Boko Haram n’a, à ce jour, été traduit en justice pour des faits de violence sexuelle (Ibid. p.8).
#4. République Démocratique du Congo – depuis 1997 (Source : The Guardian. 2018.) En 2010, une coalition de groupes armés a violé au moins 387 femmes et filles dans la province du Nord-Kivu lors d’un seul incident majeur (UNHCR, 2014).
#5 Mali – depuis 2012 (Source : The Guardian. 2018.) Des tabous d’ordre culturel, ainsi que la crainte de la stigmatisation et des représailles expliquent toujours pourquoi le nombre des violences dénoncées reste largement en dessous de la réalité (Ibid. p18).
#6 Soudan du Sud– depuis 2013 (Source : Croix-Rouge) L’instabilité politique augmente, les mariages précoces augmentent exponentiellement, comme stratégie de survie et de protection (Girls not Brides ).
#7 Nigéria (Boko Haram) – depuis 2009 (Source : Jeune Afrique) : Alors que le conflit entrait dans sa 9e année, on a observé une augmentation de 55% des agressions sexuelles , concernant des cas de viol, d’esclavage sexuel et de mariage forcé (Ibid. p34).
#8 Bangladash/Myanmar, Rohingya – s’intensifie depuis 2017 (Source : Courrier international)
L’usage généralisé de la violence sexuelle est une stratégie employée visant à humilier, terroriser et soumettre les Rohingyas à une répression collective dans l’intention de les forcer à fuir leur foyer et à les dissuader d’y retourner (Ibid. p19).
#9 Libye – depuis 2011 (Source : The Guardian. 2018.) Tous les pays ayant la prévalence la plus élevée de mariages d’enfants, sauf un, figurent sur la liste des États fragiles de l’OCDE (Girls not Brides ).
#10 Syrie– depuis 2011, camp de réfugiées au Liban Les femmes et les filles courent des risques de violences lorsqu’elles vont chercher de la nourriture, du bois de chauffage et de l’eau, lorsqu’elles utilisent les installations WASH ou en général quand elles quittent leur domicile (UNHCR, 2018 et IASC, 2017).
#11. Afghanistan – depuis 2001 87% des femmes ont subi au moins une forme de violence physique, sexuelle ou psychologique (Strategy and National Plan on the Elimination of Violence against Women, 2016)
#12. Et le Canada?
Où vont les armes canadiennes ?
Après les États-Unis, c’est l’Arabie saoudite qui est le meilleur client du Canada avec des ventes qui atteignent 142,2 millions de dollars. L’Arabie saoudite est au cœur de la guerre au Yémen, en Syrie et en Iraq.
(Source : La Presse. 19 février 2018)
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