J’allais participer à la COP 27 avec ces questions qui revenaient sans arrêt : qu’est-ce que je vais faire là-bas exactement? Est-ce que mon apport va compenser ce que je vais en retirer? En d’autres mots, est-ce que j’y vais principalement pour moi, ou ça va donner quelque chose?
Je voulais évidemment que ma participation ait un plus grand sens que ma simple présence, mais je savais également que mon influence sur place allait être assez limitée.
Maintenant que je suis de retour, je peux affirmer que sur le plan individuel, cette participation était hautement enrichissante. Elle m’a permis de rencontrer des militant·e·s inspirant·e·s, d’approfondir mon argumentaire de justice climatique, de nourrir davantage mon féminisme et ma soif de justice sociale. Bref, j’en ressors encore plus conscientisée et prête à agir ! (Watch out la famille!)
En fait c’est exactement là que se trouve l’apport collectif : la répercussion dans nos réseaux.
Je souhaite transmettre au maximum les réflexions, les prises de conscience et les émotions que j’ai vécues durant la COP 27. Mon expérience a évidemment été teintée de mes propres intérêts, puisque je choisissais les panels en fonction de mes convictions.
Sans grande surprise, quand on sait que je milite dans le mouvement de la Marche mondiale des femmes (MMF), je me suis intéressée aux thématiques qui dénonçaient les systèmes capitalistes, patriarcaux et colonialistes. Ainsi, mes deux pavillons chouchous ont été ceux consacrés aux communautés autochtones et à la justice climatique. Lors de leurs conférences, la lutte contre l’extractivisme revenait sans cesse.
Quand on parle d’imbrication des systèmes d’oppressions, l’extractivisme est un excellent cas de figure. Je vous le montre avec chacune des 3 lunettes:
- Capitaliste : L’extractivisme est un mode d’accumulation de richesse qui permet à des compagnies privées de faire des profits sur des biens qui devraient demeurer collectifs, des biens communs.
- Patriarcale : L’industrie extractive est principalement représentée par des hommes cis et fait la promotion de pratiques stéréotypées. Elle développe une multitude d’emplois dits ‘’masculins’’, d’ailleurs, on retrouve bien peu de femmes ou de personnes non binaires dans les processus décisionnels de ce domaine.
- Colonialiste : Des pays du Nord délocalisent des communautés du Sud pour exploiter leurs ressources. Cela prive des populations, principalement autochtones, de l’accès à leurs terres, à l’eau. Les communautés sont contraintes de changer leurs pratiques.
Les personnes que j’écoutais sont des femmes, des membres de communautés autochtones qui sont au front pour protéger la biodiversité. Ces militant·e·s se font criminaliser pour permettre aux entreprises transnationales de les tasser et continuer à creuser.
Il me semble que ça donne le goût de changer de cap et suivre la proposition de l’économie féministe que défend la MMF!
Une économie qui place la vie au centre, qui reconnait l’importance de laisser le temps à la nature et aux humains de se regénérer. Notre rapport avec le vivant affecte directement nos relations avec notre santé et celle de nos proches. La santé passe par l’accès à des soins, mais également à des aliments sains, des forêts et évidemment de l’air et de l’eau non contaminés.
La base quoi!
Marie-Hélène Fortier
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