En tant que nouveau membre de la coordination du Réseau francophone pour l’égalité femmes-hommes, mise sur pied par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Anne Delorme Coordonnatrice du CQFD de l’AQOCI a participé a la 9e Conférence des organisations internationales non gouvernementales (OING) et des organisations de la société civile (OSC), à Dakar, du 4 au 6 juin 2014.
Les relations de la Francophonie avec la société civile organisée sont inscrites dans les dispositions de la Charte de la Francophonie. 67 OING, organisations non gouvernementales (ONG) et OSC sont accrédités auprès des instances de la Francophonie et se réunissent tous les deux ans en conférence sur convocation du Secrétaire général des Nations unies. Parmi les particularités de cette 9e édition, l’OIF a élargi la participation de la société civile en intégrant d’autres membres de la société civile francophone, tel le Réseau des associations professionnelles francophones, le Réseau francophone pour l’égalité femme-homme (RF-EFH). Étant membre du Réseau francophone ÉFH, l’AQOCI a pu y participer. Nous étions le seul représentant de la société civile québécoise.
Cette conférence s’inscrit dans le cadre du prochain Sommet de la Francophonie qui aura lieu en novembre 2014 à Dakar et aura pour thème : « Femmes et Jeunes en Francophonie : vecteurs de paix, acteurs de développement ». Au cours de la conférence, les 300 participant-es ont abordé les questions touchant à la participation des femmes et des jeunes au sein des instances de décisions ainsi qu’à la croissance économique dans une perspective de développement durable, à la justice et à l’éducation. L’AQOCI ainsi que les membres du réseau francophone ÉFH ont maintes fois demandé que les États membres de la Francophonie réclame que l’égalité femmes-hommes ainsi que l’autonomisation des femmes figurent comme un objectif à part entière dans le nouveau programme de développement pour l’après-2015. Cet objectif doit être intégré dans tous les objectifs, par des critères et des indicateurs précis, en particulier ceux liés à l’éducation, la santé, la justice économique et l’environnement. Le programme de l’après- 2015 doit répondre aux inégalités structurelles qui freinent le développement : entre autres, les inégalités salariales persistantes liées au genre, la part disproportionnée des prestations de soins non rémunérées, le pourcentage de participation peu élevé de femmes aux prises de décision et la persistance des comportements, des normes et des cadres juridiques discriminatoires. L’agenda post-2015 est actuellement défini autour de 11 thématiques : les inégalités, la santé, l’éducation, croissance et emploi, durabilité de l’environnement, gouvernance, conflits et fragilité, dynamique démographique, faim, sécurité alimentaire et nutrition, énergie, et assainissement. La thématique des inégalités comprend les droits des personnes handicapées, des personnes âgées, des enfants, des jeunes et des femmes et des filles.
À l’issue de la Conférence, la société civile francophone a déposé une déclaration en vue du XVe Sommet de la Francophonie qui aura lieu fin novembre à Dakar. Malheureusement, la proposition n’a pas été retenue dans la version finale de la déclaration. Ce qui est encore plus consternant est que l’OIF, aux côtés d’ONU Femmes, se mobilise en faveur de l’adoption d’un objectif spécifique dédié à l’égalité femme-homme ; mais que la société civile de la francophonie ne se mobilise pas. C’est pourquoi, au nom de l’ensemble des membres de l’AQOCI, du CQFD et du Réseau Francophone pour l’égalité femmes-hommes, nous demandons à nouveau aux Chef-fe-s d’États et aux gouvernements membres de la Francophonie :
- De soutenir activement l’adoption, dans le cadre de l’agenda du développement post-2015, d’un objectif spécifique dédié à la réalisation de l’égalité femmes-hommes et à l’autonomisation des femmes.
- De défendre l’intégration d’une approche transversale du genre en promouvant l’adoption d’indicateurs genrés sous chacun des objectifs de l’agenda post-2015.
- De s’assurer que le programme de développement post-2015 permettra de cibler les inégalités structurelles femmes-hommes qui représentent une entrave majeure au développement humain, en particulier dans nos États et pays francophones.
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