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Où va la coopération solidaire québécoise?
Montréal, le 15 décembre 2012 – La coopération internationale solidaire est en difficulté. Les organismes de coopération internationale (OCI) du Québec subissent de grands changements et sont affectés par le virage idéologique du gouvernement Harper. Afin de mieux comprendre la réalité actuelle de ses membres, l’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI) a mené une recherche exploratoire sur la situation actuelle de la coopération solidaire au Québec. Les résultats de ladite recherche ont été présentés aux membres de l’AQOCI hier, dans le cadre d’une assemblée générale spéciale. Le chercheur, Paul Cliche, a procédé à 54 entrevues semi-structurées de représentant-e-s d’autant d’organismes de coopération internationale membres de l’AQOCI, ce qui aura permis d’amasser des données quantitatives et qualitatives sur les organisations, leurs projections pour le futur, leurs liens avec les bailleurs de fonds, la réputation du Canada, les relations entre les OCI, les conséquences de la crise sur le milieu (au Québec comme au Sud), ainsi que quelques suggestions de pistes d’action. Grâce aux données recueillies, il a été constaté qu’il se dégage une nette tendance négative quant à la situation des OCI; 41% des organismes rencontrés étant dans une mauvaise situation. Il y a d’ailleurs un lien entre la baisse du financement par l’Agence canadienne de développement international (ACDI) et la situation des OCI. Ainsi, 11 des 13 OCI dont le financement de l’ACDI représentait en 2012 une portion importante de leurs revenus (plus de 30%) et qui a diminué de façon significative entre 2010 et 2012, sont en mauvaise situation. Tout indique pourtant que les effets de la crise ne font que débuter. Malgré cela, pour 21 des 22 OCI en mauvaise situation, la crise s’est traduite en une baisse globale, entre 2010 et 2012, de 22,2% de leur budget et de 28,8% du nombre d’emplois rémunérés (pourcentage qui monte à 34% si on considère les mises à pied prévues pour l’an prochain). Les projections pour l’avenir sont très claires : parmi les personnes interrogées, il y en a deux fois plus qui manifestent des projections négatives (44%) que positives (22%). Mais ce qui ressort avec le plus d’évidence dans la recherche est la mauvaise relation institutionnelle avec l’ACDI; la communication étant réduite à sa plus simple expression. Il s’agit d’une situation déplorable qui affecte vivement les organismes membres. Selon Denis Labelle, président de l’AQOCI, « cette recherche nous permettra d’identifier et de prioriser les défis que le réseau de la solidarité internationale doit relever dans un contexte de profonds changements et du dangereux virage auquel nous assistons ». La recherche sera rendue publique sur le site Web de l’AQOCI.Élisabeth Cloutier
Chargée des communications, AQOCI
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